Dans l’étude Innover partout, au quotidien : Les femmes entrepreneures et l’innovation, les chercheuses Clare Beckon et Janice McDonald de l’Université Carleton et de The Beacon Agency visent à comprendre où et comment les femmes entrepreneures innovent au sein de leur entreprise, et les moyens qu’elles prennent pour le faire. Par l’intermédiaire d’entrevues menées auprès de 146 femmes entrepreneures de divers milieux, dont 23 femmes autochtones, l’étude a révélé que les innovations faites par les femmes étaient souvent sous-estimées pour la simple raison qu’un bon nombre de ces innovations ne concernent pas le secteur de la technologie.

Voici d’autres conclusions de l’étude :

  • Quatre-vingt-dix pour cent des entreprises dirigées par des femmes se classent dans l’industrie des services où l’innovation va de la conception de nouveaux produits et services à la mobilisation des employés, en passant par la mise au point de nouvelles approches en matière de marketing et de vente;
  • Bien que les produits technologiques ne constituent pas leur objectif ultime, les femmes entrepreneures font généralement preuve d’enthousiasme et d’aisance quant à l’utilisation de la technologie pour s’adapter et atteindre leurs autres objectifs d’affaires;
  • Elles jugent avoir un accès limité aux programmes d’incubateur et de mentorat étant donné que plusieurs d’entre eux visent à attirer des entreprises spécialisées dans la technologie et imposent des limites d’âge aux participants;
  • Les femmes entrepreneures estiment qu’il y a une sous-représentation de mentors féminins et d’investisseurs potentiels, ce qui nuit à leur capacité de réunir du capital ou d’attirer l’attention des décideurs politiques afin d’obtenir des occasions de financement.

En reconnaissant les obstacles auxquels les femmes sont confrontées, le rapport souligne l’importance de mettre en place pour les femmes entrepreneures des écosystèmes mieux structurés, soutenus par les gouvernements, les institutions financières et les femmes entrepreneures elles-mêmes. Voici quelques-unes des recommandations clés formulées à l’intention de tous les participants à l’élaboration d’un tel cadre :

  • la mise en place d’un cadre en matière d’innovation créé par le gouvernement qui tient compte des femmes entrepreneures dans la conception des politiques et qui s’engage à verser des subventions équitables;
  • le déploiement d’efforts par les institutions financières en vue d’éliminer les préjugés inconscients en matière d’octroi de prêts aux petites entreprises, de suivre les taux de remboursement des femmes entrepreneures en guise de preuve de la croissance de leur entreprise ainsi que d’explorer les partenariats et d’investir dans des programmes qui soutiennent les femmes entrepreneures, le tout de façon continue;
  • la formation des femmes entrepreneures afin de s’assurer qu’elles sont au fait des options qui s’offrent à elles et qu’elles établissent des relations avec les banques et les investisseurs qui dépassent le cadre des prêts;
  • le déploiement d’efforts par les décideurs politiques afin d’offrir de meilleures prestations de garde des enfants et de congé de maternité pour les femmes entrepreneures qui sont aussi chefs de famille;
  • la lutte contre l’insuffisance de la formation en affaires des femmes autochtones et leur inadmissibilité au financement en raison de l’impossibilité pour celles qui vivent dans une réserve de donner une propriété en garantie d’un prêt;
  • l’établissement de programmes de formation et de mentorat, et la création d’occasions de réseautage dans les réserves afin d’appuyer les nouvelles femmes entrepreneures autochtones.

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