Keep. Throw out. Work on. Dionne Grayson, founder of Building Your Dreams says, we need to do that inventory from time to time to keep moving ourselves forward. As she tells Bold(h)er host, Lisa Bragg, there’s a life that you’re designed to lead, but you have to give it some help.

 

Remarque à l’intention du lecteur : Les déclarations et les opinions exprimées par les personnes invitées et interrogées leur appartiennent et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de la Banque de Montréal ou de ses sociétés affiliées.

 

 

Dionne Grayson :

Il est primordial de prendre un moment chaque jour pour y réfléchir, pour penser à ce qui nous rend heureux et à ce qui nous motive, et pour déterminer si nous pouvons passer à l’action pour faire bouger les choses.

 

(Musique)

 

Lisa Bragg :

Il est facile de s’enliser dans le quotidien et dans le rythme effréné de la vie, que ce soit son entreprise, son emploi, sa famille ou ses obligations. Toutefois, Dionne Grayson, qui possède un cabinet de services-conseils appelé Building Your Dreams, nous rappelle l’importance d’agir de façon délibérée tous les jours.

 

(Musique)

Lisa Bragg :

Bienvenue à Audacieu(se), un balado relatant des histoires de femmes qui se distinguent, destiné à leurs semblables, et qui vous est présenté par BMO pour Elles. Ici Lisa Bragg.

 

(Musique)

 

Lisa Bragg :

Dionne, le nom de votre entreprise, Building Your Dreams (qui se traduit par Bâtir vos rêves), en dit long. Parlez-nous du moment charnière ou déterminant qui vous a poussée à lancer cette entreprise.

Dionne Grayson :

Oh, mon Dieu, c’est une grosse question. (rires) Pour y répondre, je dois revenir sur certains emplois que j’ai occupés. Le deuxième emploi que j’ai décroché après mes études universitaires consistait à gérer un programme pour les jeunes à l’échelle municipale Il est rapidement devenu un modèle dans la ville. On envoyait des employés visiter mon lieu de travail pour que je les aide à mettre le leur en place. Les étudiants de l’école à laquelle j’étais affectée étaient nombreux à participer. Malheureusement, le fait d’avoir un programme qui fonctionne particulièrement bien crée parfois des problèmes dans l’école. La direction de l’école a donc mis fin au programme, ce qui signifiait que je perdais mon poste. Après avoir été congédiée, je suis partie à la recherche d’un nouvel emploi.

Celui que j’ai trouvé m’a permis de découvrir une organisation qui correspond à mes valeurs. J’ai eu très envie de faire partie de cet environnement-là. Le seul problème, c’est que l’entreprise n’avait pas de poste vacant qui m’intéressait. Le seul emploi à pourvoir était celui d’adjoint à la gestion des réceptions. J’ai posé ma candidature pour ce poste en me disant que si seulement je parvenais à rencontrer le président, avec un peu de chance, il réaliserait que j’étais essentielle à son organisation. J’ai donc rencontré la personne juste en dessous de lui. En plein milieu de l’entrevue, elle est allée chercher le président et il m’a demandé : « Alors, vous voulez devenir adjointe à la gestion des réceptions pour nous? » J’étais jeune et j’ai répondu : « En fait, je veux seulement mettre le pied dans la porte. »

Je ne savais pas du tout comment expliquer ce que je voulais faire. Pourtant, on m’a appelée le jour même pour m’annoncer que j’étais embauchée comme directrice des opérations. Quelques mois plus tard, le président de l’entreprise a été congédié. Toute son équipe a été congédiée, sauf moi. On m’a demandé de terminer certaines tâches sur lesquelles le président travaillait. Puis, lorsque j’ai remis ma clé USB, on m’a remerciée.

J’étais anéantie. Deux congédiements de suite. J’étais vraiment anéantie. Je ne comprenais pas pourquoi cela m’arrivait. J’avais l’impression de faire un excellent travail. Je ne comprenais pas pourquoi je perdais toujours mes emplois. J’ai fait un jeûne de 30 jours pour tenter d’y voir plus clair. J’avais besoin de calme pour déterminer les prochaines étapes à suivre.

Je me souviens avoir lu mon curriculum vitæ en me disant que je n’avais aucune capacité à conserver un emploi. Je restais en poste de trois à quatre ans, puis j’allais ailleurs. Je m’en voulais, je me demandais ce qui n’allait pas chez moi. Toutefois, pendant ce jeûne, j’ai réalisé que, dans chaque cas, j’étais la première personne à occuper le poste ou bien qu’on m’avait engagée pour renforcer les capacités de l’entreprise et améliorer les choses. Je me suis dit : « Ma force, c’est d’accroître les capacités des entreprises et de les faire passer au niveau supérieur. » C’est cette prise de conscience qui m’a amenée à démarrer mon entreprise et à avoir une idée claire de ce que je voulais faire. À partir de ce moment-là, j’ai été en mesure d’aller chercher des contrats qui m’interpellaient. Je me rendais dans une entreprise, j’éliminais certaines choses, j’apportais certaines améliorations, puis je passais au contrat suivant. C’était une longue réponse, mais c’est de là que Building Your Dreams est née.

Lisa Bragg :

C’est une très belle histoire, cependant, où vous avez d’abord subi des revers continus avant d’en tirer parti pour bâtir quelque chose. En y repensant aujourd’hui, qu’est-ce que vous vous dites?

Dionne Grayson :

Je suis très satisfaite du chemin que j’ai emprunté et du temps que j’ai pris pour mieux me connaître. C’est très important, selon moi. Je crois que dans ce genre de situation, les gens restent souvent coincés dans leurs difficultés. C’était une période très sombre et je ne veux donc pas minimiser cette expérience. Bien entendu, la situation financière était difficile. J’ai reçu de l’aide et je n’ai pas perdu mon logement, ce qui est merveilleux. J’ai véritablement pris le temps de réfléchir à ce qui s’était passé et à ce que j’allais faire ensuite. J’ai l’impression que ce n’est pas tout le monde qui le fait, et beaucoup restent coincés dans un état d’esprit négatif. Si je ne l’avais pas fait, si je m’étais flagellée ou laissée envahir par la déprime, par exemple, mon entreprise ne serait jamais née de ce que j’ai vécu.

Lisa Bragg :

C’est un excellent point, Dionne. Lorsque quelque chose du genre se produit, nous avons souvent tendance à paniquer et notre réflexe est de nous trouver un autre emploi le plus rapidement possible. Nous allons vers ce que nous connaissons, car nous pensons y trouver une certaine sécurité. Mais vous nous recommandez, s’il nous est possible de le faire, de prendre une pause sous une forme ou une autre.

Dionne Grayson :

Exactement.

Lisa Bragg :

Comment peut-on faire? Comment peut-on prendre une pause mentale?

Dionne Grayson :

Pendant mes études de premier cycle, je me suis exercée à agir de façon délibérée, car j’étais dans la moyenne au secondaire. Je ne figurais pas au tableau d’honneur, mais je n’avais pas d’ennuis non plus. Je faisais partie de ceux qui n’étaient pas choisis pour différents programmes. En arrivant à l’université, j’ai donc vraiment pris le temps d’apprendre à me connaître pour être en mesure de déterminer ce que j’aimais. Je voulais savoir ce qui suscitait une émotion chez moi, aussi bien de l’enthousiasme que de la colère.

J’ai donc appris à explorer ces émotions pour voir si j’avais l’impression, au fond de moi, d’être prédisposée à faire quelque chose en particulier et si je pouvais faire en sorte d’y arriver. La clé est donc de prendre du temps pour soi. Nous nous laissons prendre par la frénésie de nos nombreuses obligations quotidiennes, et notre vie professionnelle, quelle qu’elle soit, nous prend énormément de temps chaque jour. Il est primordial de prendre un moment pour y réfléchir, pour penser à ce qui nous rend heureux et à ce qui nous motive, et pour déterminer si nous pouvons passer à l’action pour faire bouger les choses.

Lisa Bragg :

Parfois, nous savons en quelque sorte ce qui s’en vient.

Dionne Grayson :

Tout à fait.

Lisa Bragg :

Ou encore, nous avons un sixième sens ou un pressentiment. Vous arrive-t-il de conseiller aux gens de commencer à réfléchir à leur plan de sortie ou à ce qui leur donne le courage de plonger? Avez-vous des formulations ou des amorces de discussion que vous utilisez avec les gens qui ont un certain pressentiment ou une certaine intuition? Que leur suggérez-vous de faire?

Dionne Grayson :

Selon moi, si vous ressentez ces choses, vous devez vous préparer à passer à l’action. Je crois que c’est ce qui est le plus difficile, car nous ressentons certaines choses, mais nous sommes dans une situation très confortable. Nous sommes à l’aise sur le plan financier et nous connaissons les gens. C’est confortable, car c’est familier. Mais nous devons faire en sorte d’être prêts à passer à l’action. J’ai donc parfois recours à une technique qui peut ressembler à un jeu d’acteur et qui me permet de répéter ce que je dois faire. C’est ensuite beaucoup plus facile quand je me retrouve dans la véritable situation.

À l’occasion, lorsque je sais que quelque chose de difficile m’attend, je me promène dans ma maison en tenant une conversation imaginaire avec la personne à qui je dois parler. Cela m’aide, tout simplement. Cela m’aide à puiser du courage, à gagner en assurance et à articuler ce que je sais que je dois faire. Et dans les faits, lorsqu’il est temps pour nous de passer à autre chose, nous le savons et ceux qui nous entourent le savent aussi. Tout le monde le sait. Ce que nous recherchons, c’est le sentiment de bonheur et d’épanouissement que nous aurons en passant à la prochaine étape. En restant dans le mauvais emploi, nous empêchons les autres de bénéficier du talent que nous ne nous autorisons pas à déployer.

Lisa Bragg :

C’est important d’avoir des fonctions qui nous conviennent. J’ai tout de même l’impression qu’avec la pandémie et le contexte économique, les gens s’en rendent compte et préfèrent travailler dans un endroit qu’ils aiment beaucoup et faire quelque chose de différent. Y a-t-il actuellement plus de gens qui font appel à vous et qui vous demandent de les aider à bâtir leur rêve?

Dionne Grayson :

Absolument. Il se passe quelque chose, et je parle également pour moi-même. Lorsque j’étais plus jeune, on nous disait d’aller à l’université, de trouver un emploi, de travailler fort et de monter au sommet à tout prix. C’est donc ce que j’ai fait. Mais ce genre de parcours a des répercussions sur le plan mental et physique, et sur la manière dont on interagit avec les autres. D’abord, notre cerveau peut seulement enregistrer une quantité limitée d’informations. Nous vivons donc une sorte de déclin mental, car nous devons retenir trop de choses. Ensuite, il y a aussi le fait que je suis passée à côté de beaucoup de choses parce que j’étais toujours occupée. J’avais une réputation. Quand on venait me parler, on commençait en disant : « Je sais que tu es occupée, mais… »

Je détestais me faire dire ça, mais c’était la vérité. J’étais toujours en train de faire quelque chose, mais j’appliquais ce que j’avais appris. La pandémie m’a donné l’occasion de me recentrer et de songer à ce que j’aime réellement faire, même si je ne m’en suis pas rendu compte immédiatement. C’est quelque chose dont je parle souvent maintenant. Ce qui en est ressorti n’était absolument pas prévu. Ce n’est pas ce que je cherchais, je n’avais rien planifié. J’ai aussi pu passer du temps avec des gens que je n’avais pas l’habitude de voir assez souvent. Ce à quoi je faisais allusion plus tôt, c’est que je n’ai pas vu grandir mes neveux et nièces parce que j’étais trop occupée. Si je pouvais revenir en arrière et changer une seule chose, ce serait de ne pas passer à côté de ces choses. Mais maintenant, je m’organise toujours pour être présente aux occasions familiales, car c’est ce qui compte le plus pour moi.

J’encourage donc tout le monde à prendre du recul pour découvrir ce qui est important pour vous, à mettre ces choses en application et à laisser tomber le reste. Il y a d’abord les compétences idéales, c’est-à-dire ce que nous aimons faire tout en y excellant. Il y a ensuite les compétences à améliorer, c’est-à-dire ce que nous aimons faire sans y être très bons. Il faut donc saisir les occasions de nous perfectionner qui se présentent à nous. Enfin, il y a les compétences propices à l’épuisement professionnel. Il s’agit des domaines où vous excellez et qui vous ont permis de vous rendre là où vous êtes, mais qui vous épuisent et dont vous devriez vous débarrasser. Nous sommes nombreux à pratiquer des compétences propices à l’épuisement professionnel. J’encourage donc fortement les gens à éliminer ce qui les épuise. Il n’y a plus de raison logique pour que vous continuiez à faire ces choses.

Lisa Bragg :

La phrase « Je sais que tu es occupée, mais… » est un signal très fort.

Dionne Grayson :

Je déteste cela.

Lisa Bragg :

Oui. Que faites-vous alors?

Dionne Grayson :

Oui. Je déteste quand on me dit cela.

Lisa Bragg :

Pourquoi?

Dionne Grayson :

En fait, j’étais cette personne avant. Je comprends pourquoi on me disait cela, car j’étais effectivement occupée. J’ai beaucoup évolué, mais je crois que les gens s’étaient habitués à mon train de vie et ils voient encore tout ce que je fais. Pourtant, je travaille très différemment et j’ai du temps, à présent. Il suffit de demander, et je prends plus souvent des nouvelles également. De mon point de vue, donc, cette personne si occupée, c’est celle que j’étais avant. Je continue à m’occuper de mon entreprise, mais je travaille de manière bien plus intelligente. J’accomplis encore beaucoup de choses, mais je m’y prends bien mieux. Je crois que j’y vois une attaque personnelle parce que je ne veux pas que les gens me voient encore de cette façon. Cet aspect fait partie d’une ancienne Dionne dont je me suis débarrassée.

Lisa Bragg :

C’est une culture dépassée, où nous devions sembler occupés pour avoir de la valeur aux yeux des gens.

Dionne Grayson :

Tout à fait. C’est exactement cela.

Lisa Bragg :

Pourtant, cela ne nous aide pas.

Dionne Grayson :

Exactement.

Lisa Bragg :

Cette façon de faire nous fait paraître fermés à des occasions qui nous conviennent pourtant parfaitement. Lorsque tout le monde pense qu’on est occupé, les gens se disent qu’on n’a pas le temps et ne nous en parlent tout simplement pas.

Dionne Grayson :

Tout à fait. Nous avons été formés de cette manière, c’est vrai. C’est ce qu’on nous apprenait dans tous nos cours à l’université. On nous disait de travailler très fort pour pouvoir acheter une maison, de nous hisser au haut de l’échelle et de faire du réseautage pour entrer dans certains cercles. C’est ce qu’on nous disait de faire, mais personne ne parlait de l’épuisement professionnel qui en découlait. Toutes ces obligations, par exemple fréquenter tous ces cercles et ces groupes et s’y tailler une place, suivre une formation ou obtenir une certification, entraînent souvent de l’épuisement professionnel. C’est éreintant. Et comme c’est éreintant, nous n’avons pas l’énergie d’apprendre à nous connaître, à comprendre ce qui nous motive et ce qui apporte de la joie, et à déterminer comment aller de l’avant pour faire ce que nous savons être prédisposés à faire.

Lisa Bragg :

« Faire ce que nous savons être prédisposés à faire », oui. Comment pouvons-nous décider que nous devons partir à la recherche de notre raison d’être et de notre passion plutôt que de simplement continuer à suivre le chemin que nous connaissons déjà et vers lequel nous tentons d’attirer les autres également? C’est quelque chose que nous faisons peut-être indirectement lorsque quelqu’un nous demande comment nous nous sommes rendus là où nous sommes et que nous énumérons tout ce que nous avons dû faire pour y arriver. La personne peut alors croire à tort que c’est la seule voie possible. Comment pouvons-nous nous arrêter et développer notre passion?

Dionne Grayson :

Cela va sembler cliché, mais je crois qu’il faut foncer, tout simplement. Souvent, les gens ne le font pas par peur. Ils ont peur de ce qui se passera si cela ne fonctionne pas. Ils ont aussi peur de ce qui se passera si cela fonctionne. Ils se demandent ce que les autres penseront d’eux s’ils réussissent dans cette fonction et dans ce domaine, car personne ne sait qu’ils ont cette passion ou cette compétence. Cela étant dit, j’encourage les gens à prendre du temps pour eux comme ils le font pour les autres. Vous devez prendre le temps de le faire vous-mêmes. Je sais que cela peut sembler cliché et simpliste, mais comme je l’ai déjà dit, prenez un moment pour faire un travail d’introspection. Demandez-vous ce qui déclenche une certaine émotion chez vous ou ce que vous faites en privé que personne ne sait.

Beaucoup de gens ont des talents cachés qu’ils déploient uniquement à la maison ou dans leur bureau, par exemple. Qu’il s’agisse de fabriquer des choses, de cuisiner, de chanter ou d’argumenter, c’est quelque chose que le monde ne connaît pas encore de vous. C’est quelque chose d’assez fréquent. Il est temps de faire connaître votre savoir-faire pour qu’on sache ce que vous faites. Je crois qu’il vous suffit de prendre le temps et de vous montrer suffisamment brave et audacieux pour foncer, tout simplement. Faites ce que votre peur vous interdit de faire. La peur est un sentiment très paralysant qui vous pousse à imaginer des choses qui n’existent pas. Elle vous fera trébucher sur des obstacles qui ne sont pas vraiment là. Bref, peu importe ce que votre peur vous murmure que vous ne pouvez pas faire, sachez que vous le pouvez. C’est aussi simple que cela. Ce n’est que votre imagination. Faites exactement le contraire de ce que votre peur vous dit.

Je ne dis jamais non par peur, c’est ma devise. Si j’ai peur de faire quelque chose, c’est signe que je dois dire oui. Je ne veux pas que la peur me contrôle, car je sais ce que c’est d’être trop effrayé pour agir. J’ai longtemps côtoyé la peur et je ne veux plus vivre ce sentiment paralysant. Bien entendu, si je ne peux pas faire quelque chose, c’est une autre histoire. Toutefois, je me connais, donc si j’ai peur de le faire, mais que j’en suis capable, je le fais. Et si je m’engage à le faire, je sais que je vais tenir parole et aller jusqu’au bout. La seule manière de faire disparaître ce sentiment de peur, c’est de sauter sur l’occasion et de le faire.

Lisa Bragg :

Vous devez sauter sur l’occasion. De plus, sachez que votre entourage sera là pour vous soutenir. Il faut seulement passer par-dessus sa peur et le faire. On compte jusqu’à trois et on y va. On fonce.

Dionne Grayson :

Vous venez de soulever un très bon point. Il faut veiller à être bien entouré, à rendre des comptes à certaines personnes pour se motiver, et à avoir des amis à qui parler et avec qui tenir des conversations intéressantes sur ces sujets. La semaine dernière, par exemple, j’ai appelé l’une de mes amies, car j’étais dans une situation difficile. Je devais embaucher quelqu’un pour quelque chose. Avant, lorsque c’était le cas, je passais un candidat en entrevue et je l’engageais parce que j’avais désespérément besoin d’un employé, qu’il soit qualifié ou non. Je ne vous dirai pas combien de fois je l’ai regretté. Donc, cette fois-ci, j’ai appelé l’une de mes amies et je lui ai dit : « Tu ne devineras pas ce que j’ai fait!  J’ai passé quelqu’un en entrevue, j’étais désespérée, mais je n’ai pas engagé cette personne. Je suis si fière de moi! » Il est donc important d’être en contact avec des gens avec qui vous pouvez parler de ces choses et de ces victoires, qui font partie de votre perfectionnement. Vous devez bien vous entourer pour pouvoir avoir ce type de conversation.

Lisa Bragg :

C’est vrai. Nous tenons un dialogue avec nous-mêmes, mais nous ne voyons pas tous les aspects de la situation. Nous devons donc être bien entourés et avoir accès à une communauté, à un groupe de concertation ou à des amis qui peuvent nous donner de très bons conseils et nous mettre au défi lorsque nous mentionnons quelque chose à plusieurs reprises. Ils peuvent alors nous dire : « Tu en as parlé quelques fois, tu devrais joindre le geste à la parole. » C’est notre comité consultatif personnel. Combien de membres compte le vôtre?

Dionne Grayson :

Je suis entourée de différentes personnes qui jouent des rôles différents, mais celles à qui je parle toujours de mes points à perfectionner sont probablement au nombre de trois. Je fais régulièrement appel à ces personnes et vice-versa. Nous nous appelons et c’est exactement comme vous venez de dire. La semaine dernière, quelqu’un m’a dit : « Je sais que tu ne te souviens pas de m’en avoir déjà parlé, mais tu devrais probablement le faire parce que ce n’est pas la première fois que tu le mentionnes. » C’est donc important d’avoir ce genre de personnes dans son cercle social. Elles nous permettent de nous rendre compte de ce qui nous passionne. Je parlais sans cesse de quelque chose, mais je croyais que je partageais cette information pour la première fois. Pourtant, cette personne m’a dit : « C’est la troisième fois que tu m’en parles. Tu devrais peut-être commencer à prendre des mesures pour le concrétiser. » Je crois donc qu’il est non seulement important d’avoir ces personnes dans sa vie, mais aussi de tirer profit du temps qu’on a avec elles.

Lisa Bragg :

On m’a déjà reproché d’être trop passionnée. Je sais que vous êtes vous aussi une passionnée, car votre entreprise est fondée sur la passion et sur le fait de suivre et de bâtir ses rêves. Que répondez-vous lorsque quelqu’un vous dit que vous êtes trop passionnée? Pour ma part, je crois plutôt qu’il n’y a pas assez de passion dans le monde. Qu’en pensez-vous?

Dionne Grayson :

J’ai tendance à avoir de la peine pour la personne qui me dit ce genre de choses, car j’en conclus qu’elle n’est pas assez passionnée elle-même. Elle m’envie d’avoir une telle passion, mais elle n’est pas nécessairement disposée à l’admettre. Elle ne l’admettra pas. Je trouve assez bouleversant de savoir que quelqu’un est suffisamment à l’aise pour me dire quelque chose comme ça, car cela ne fait que démontrer ce qu’elle vit de son côté. Je ne crois pas que l’on peut être trop passionné par ce que l’on fait. Lorsqu’on est passionné par quelque chose, on est disposé à agir. L’émotion que vous ressentez est ce qui vous pousse à agir et à mettre en pratique ce qui vous anime. Peu importe de quoi il s’agit et de ce à quoi vous croyez être destiné.

Lisa Bragg :

Nous avons tendance à dire, de manière très naïve et optimiste : « Faites ce que vous aimez, suivez vos passions et vos rêves. » Qu’en est-il de ceux qui disent simplement devoir travailler pour gagner leur vie, et qui n’en démordent pas? Avez-vous des conseils à leur donner pour trouver une façon de conserver leur emploi tout en y découvrant de la joie et quelque chose à aimer?

Dionne Grayson :

Ce que j’ai pu constater, c’est qu’il y a le point de vue de l’entrepreneur et le point de vue du salarié. Les deux ont leur place, et les deux sont nécessaires. L’autre jour, je parlais à quelqu’un qui occupe un emploi traditionnel à temps plein et elle m’a dit qu’elle avait songé à l’entrepreneuriat, mais qu’elle trouvait cela trop angoissant. Son argument était qu’en tant qu’entrepreneur, on ne sait pas d’où l’argent arriverait. On ne peut prévoir les rentrées d’argent. Je lui ai répondu que ce que je trouve risqué, c’est le fait de dépendre d’une seule entreprise pour recevoir un salaire. C’est ce qui me fait peur à moi. Bref, les deux formules fonctionnent, mais cela dépend vraiment de la personne.

Cependant, lorsque je rencontre quelqu’un qui a un emploi à temps plein, je l’encourage à poser un regard neuf sur cet emploi et à s’en servir pour alimenter son rêve, quel qu’il soit. Ainsi, si vous travaillez sur quelque chose en parallèle que vous souhaitez faire grossir, tirez profit des occasions que vous offre votre emploi pour développer des compétences de leadership qui vous aideront à être efficace dans votre activité d’appoint. Continuez votre travail. Je ne vous demande pas de faire quelque chose qui n’a rien à voir avec ce que vous accomplissez dans vos fonctions. Toutefois, si vous avez la possibilité de participer à des projets qui vous aideront à acquérir des compétences liées à votre entreprise, faites-le.

Voyez-le comme de la formation gratuite que vous suivez bénévolement. Personne ne vous le refusera. De cette manière, vous pourrez bâtir certaines aptitudes qui vous seront nécessaires pour votre entreprise personnelle. Continuez d’y travailler. Ce que je recommande souvent, c’est d’en faire un petit peu tous les jours. C’est un peu comme abattre un gros arbre. On y va petit à petit, mais il tombe plus tôt qu’on pense. Travaillez donc un peu chaque jour sur votre entreprise, puis, si vous souhaitez vous y mettre à temps plein, vous aurez une décision à prendre.

 

(Musique)

Lisa Bragg :

Nous pensons souvent aux valeurs, car je crois que tout cela se résume à suivre ses valeurs. Pourtant, lorsque je parle de valeurs aux gens, ça leur semble étrange. Comment aidez-vous les gens à s’appuyer sur leurs valeurs?

Dionne Grayson :

Pour moi, les valeurs agissent un peu comme un gyroscope interne qui nous aide à garder le cap sur ce que nous faisons tous les jours. C’est pourtant quelque chose dont les gens ne parlent pas toujours et qui, pour eux, n’est pas nécessairement lié à leurs activités professionnelles. La clé, c’est simplement d’être honnête envers soi-même. Soyez honnêtes envers vous-mêmes en ce qui concerne le genre de choses dont vous avez besoin pour réussir, même si vous avez l’impression de vous faire des illusions. J’ai cofondé un organisme sans but lucratif appelé Lead to Change, situé ici même à Milwaukee. Nous offrons à des jeunes de 16 à 18 ans du coaching professionnel de groupe pendant environ 11 mois.

Au cours de cette période, ils font une importante introspection pour apprendre à se connaître en tant que personnes. Les valeurs font partie de ce processus. Nous les guidons dans des activités pour leur montrer que leurs valeurs, quelles qu’elles soient, doivent se refléter dans leur carrière. Chaque année, l’un des jeunes dit que la famille fait partie de ses valeurs et qu’il veut veiller à pouvoir passer du temps avec sa famille. Ce jeune veut un horaire normal et non un emploi où il devra se présenter la fin de semaine et qui occupera une grande partie de son temps. Il préfère travailler seul, car c’est une personne introvertie. Pourtant, quand on l’interroge sur sa future carrière, il dit vouloir être chirurgien à l’urgence ou travailler dans le secteur de l’hébergement et de la gestion hôtelière.

Ces professions ne correspondent pas à ses valeurs. Le programme a donc pour objectif d’enseigner aux jeunes à d’abord se connaître. C’est seulement ensuite qu’ils se penchent sur les carrières qu’ils visent afin de s’assurer qu’elles sont en phase avec qui ils sont en tant que personnes. C’est tout à fait possible. Il est possible de trouver un travail et une organisation qui correspondent à qui nous sommes et qui nous permettront d’être heureux en accomplissant nos tâches quotidiennes. Bref, notre but est de travailler en équipe avec des jeunes pour qu’ils puissent prendre des décisions à long terme qui leur permettront d’être heureux dans leur carrière et d’aimer ce qu’ils font au quotidien. Nous avons d’ailleurs démontré que notre démarche fonctionne.

Lisa Bragg :

C’est formidable qu’ils puissent planifier leur vie, voire inventer quelque chose, alors qu’ils sont jeunes. Si un emploi n’existe pas, le monde dans lequel nous vivons nous permet de le créer, tout simplement. Mais ici, vous donnez à des étudiants un cadeau précieux qui leur permet de planifier leur vie dès leur jeune âge. Dans votre travail pour aider et accompagner des étudiants, avez-vous déjà eu une révélation ou vécu quelque chose qui vous donne encore la chair de poule lorsque vous y repensez?

Dionne Grayson :

Laissez-moi y penser. Plusieurs anecdotes me viennent à l’esprit. Je pense par exemple au début de ma carrière, lorsque j’ai commencé à travailler avec les jeunes. C’était en fait le premier emploi que j’ai occupé après mes études universitaires. J’ai embauché deux jeunes filles. Lorsqu’on m’a offert l’emploi, on m’a dit que j’allais devoir amasser des fonds, car l’organisation n’avait pas l’argent requis pour mettre en œuvre le programme. J’ai donc appris très rapidement à organiser des campagnes de financement. J’ai obtenu assez d’argent pour recruter, mais j’avais seulement les moyens d’embaucher deux étudiants du secondaire. J’ai donc embauché deux jeunes filles. Elles travaillaient huit heures par semaine et elles m’aidaient à gérer le programme destiné aux jeunes. Je me souviens d’être allée assister à une conférence à l’extérieur de la ville en raison d’un financement que j’avais reçu.

J’étais très nerveuse à l’idée de leur confier certaines tâches, car il s’agissait de véritables tâches que j’effectuais en tant que directrice. Elles m’ont répété à plusieurs reprises de ne pas m’en faire et qu’elles s’en occupaient. Je leur ai dit de ne pas hésiter à m’appeler si elles avaient des questions sur quoi que ce soit. Elles ne m’ont pas appelée une seule fois pendant que j’étais là-bas, ce qui m’a rendue très nerveuse. À mon retour, je me suis assise avec les deux jeunes filles et je leur ai demandé comment les choses s’étaient déroulées, en me préparant mentalement à ce qu’elles allaient me dire. Elles n’avaient pas seulement bien géré la situation, elles avaient pris les choses en main. Au départ, je me suis demandé si je devrais me sentir intimidée que deux adolescentes soient capables de faire mon travail. Mais j’ai pris un peu de recul et j’ai compris que j’avais mis le doigt sur quelque chose.

Cette expérience charnière a donc modifié et façonné ma façon de voir les jeunes. Au cours de ma carrière auprès des jeunes, j’ai découvert qu’ils veulent participer à quelque chose qui est vrai. Ils veulent vivre une expérience concrète qui les aidera à passer à la prochaine étape. Ces deux jeunes filles ont très bien réussi, d’ailleurs. L’une d’entre elles a mis sur pied une fondation familiale. Elles ont toutes deux une carrière fructueuse. Cette réalisation a donc façonné ma façon de faire. Notre organisation ne sert pas seulement à former les jeunes, mais aussi à les mettre en contact avec des personnes qui pourraient les aider à se rendre là où ils veulent aller. Nous leur donnons aussi des responsabilités concrètes, car c’est ce qu’ils souhaitent.

Lisa Bragg :

Les gens veulent avoir des responsabilités et savoir qu’ils ont fait un bon travail. Ils veulent qu’on les remarque et qu’on les écoute. C’est quelque chose que nous oublions, car nous pensons toujours à notre prochaine urgence ou à notre prochain objectif. Et nous ne prenons pas le temps de souligner que les gens qui nous entourent font un excellent travail.

Dionne Grayson :

Je crois aussi qu’il faut savoir ralentir, et je dois me forcer à le faire. Parfois, je me rends compte que la culture des groupes avec lesquels je travaille reflète certaines choses que je fais. Cela peut se traduire par une ambiance frénétique ou des échanges de courriels qui, sans être impolis, sont très brefs. Je dois alors prendre une pause parce que le fait de communiquer avec les gens en montrant que j’étais occupée les a amenés à agir de la même façon.

C’est ce que j’ai fait très récemment. J’ai décidé de prendre une pause. J’ai décidé de prendre le temps nécessaire pour rédiger mes courriels en faisant des phrases complètes, de le souligner lorsque quelqu’un fait un bon travail et de ne pas toujours être aussi pressée. Je dois souvent prendre ces décisions. Je dois m’arrêter, prendre une pause et m’assurer que je prête attention à tous ceux qui m’entourent pour que nous puissions avoir une expérience riche. Je ne veux pas être de nouveau accusée d’être trop occupée pour faire quoi que ce soit. Et je ne veux pas projeter cet état d’esprit sur personne d’autre non plus. Je crois que c’est très important.

Lisa Bragg :

Oui, le fait de prendre une grande inspiration, de rédiger ces courriels et de veiller à communiquer de façon telle que toute l’équipe comprendra. En tant que leader, nous devons prendre un moment pour souffler.

Dionne Grayson :

Oui.

Lisa Bragg :

Je crois que c’est en prenant un moment pour respirer que l’on fait avancer les choses. Cela peut consister à littéralement respirer ou encore à prendre le temps nécessaire pour rédiger ses courriels.

Dionne Grayson :

Oui.

Lisa Bragg :

C’est-à-dire qu’on n’envoie pas un message qui contient trois points d’exclamation.

Dionne Grayson :

Tout à fait.

 

(Musique)

Lisa Bragg :

Vous êtes aussi une auteure. Parlez-moi de la série de livres que vous êtes en train d’écrire.

Dionne Grayson :

Oui. Le premier livre que j’ai écrit, ce n’est pas le livre que je voulais écrire. Au départ, je souhaitais écrire des livres pour enfants. Vous savez, cette sensation que quelque chose à l’intérieur de nous-mêmes nous pousse à agir et que nous savons que c’est ce que nous devons faire? Mais je ne savais pas vers où me diriger. Je ne savais pas pour quel groupe d’âge écrire. J’avais pris plusieurs notes sur différents personnages et scénarios, mais le tout me semblait forcé. J’ai donc dû prendre une pause pour pouvoir réellement comprendre ce que j’étais censée faire. Le premier livre que j’ai écrit s’intitulait The Making: Trust God to Be the Chairman of Your Boardroom. J’ai adoré écrire ce livre, qui m’a amenée à participer à un atelier d’auteurs. Comme je suis croyante, je prie pour que certaines choses se produisent et lorsqu’il s’agit d’un besoin pressant, je fais un jeûne et je prends le temps d’obtenir des réponses.

Je me suis donc penchée sur la vie de David dans la Bible et sur certains principes de leadership qu’il a mis en pratique. Je crois qu’il peut nous servir de modèle pour savoir comment prendre des décisions d’affaires. L’un de ces principes consiste à utiliser ses propres outils. Lorsqu’il s’est battu contre le géant Goliath, le roi Saül lui a dit d’utiliser son armure. L’armure était trop lourde pour David, et il n’avait pas l’habitude de l’utiliser. Il avait sa propre façon de faire les choses, qui consistait en une pierre lisse et un lance-pierres. Tout comme dans le monde des affaires, les gens essaient parfois de nous imposer des choses qui ne correspondent pas nécessairement à notre manière de faire, ou encore nous essayons de calquer la façon de faire des autres. Nous devenons alors des imposteurs, car les gens ne comprennent pas que nous avons une certaine manière de faire qui nous permet de faire ce à quoi nous sommes prédisposés.

Je crois donc qu’il est important d’utiliser les outils qui nous ont été donnés pour pouvoir réussir et adopter une façon de travailler qui nous est authentique. Je suis donc cinq principes en plus de réfléchir aux moments de ma carrière où j’ai écouté ma petite voix intérieure, à ceux où je ne l’ai pas fait et où je suis allée à l’encontre de mon instinct, et aux erreurs que j’ai commises. J’ai donc adoré ce projet. Il m’a permis de me mettre dans un état d’esprit où j’étais en mesure d’écouter mes instincts et de leur prêter attention. Ensuite, en ce qui concerne les livres pour enfants, j’ai travaillé très fort pour produire quelque chose qui me correspondait. Un matin, je parlais avec ma sœur au téléphone et soudain, je lui ai dit que je devais y aller et j’ai raccroché. J’avais mon livre en tête. J’avais rêvé au scénario.

Je l’avais vu en rêve, je l’ai noté dans mon carnet vert et c’est devenu une série. C’est quelque chose dont je suis très fière. Ma série compte dix livres. Tous les personnages principaux sont des enfants de couleur. C’était délibéré, car moins de 10 % des livres pour enfants ont pour personnages principaux des enfants de couleur. Tous les livres suivent le même schéma. C’était aussi intentionnel. Chaque livre suit simplement un personnage différent qui a une carrière et un talent différents. Le but est d’aider les jeunes qui apprennent à lire. Si vous avez des enfants, vous savez que la répétition est un outil d’apprentissage très puissant. Imaginez qu’ils lisent ces livres et qu’ils reconnaissent certains mots, ils deviennent alors très enthousiastes. Même la couleur a été choisie de façon intentionnelle. J’adore me trouver à une foire commerciale ou à un autre endroit où je vends mes livres et voir des enfants passer. Ils deviennent captivés par les couleurs et ils tirent la manche de leur mère en disant « maman, regarde, des livres ».

Bref, le choix des couleurs et de tout le reste était très délibéré. Bien entendu, ils traitent de différents talents qui sont associés à différentes carrières. Les enfants aussi ont des compétences spéciales. Je ne parle pas seulement des enfants prodiges, mais aussi de ceux qui ont certaines prédispositions. Je crois que c’est à nous, en tant que parents, tuteurs ou mentors, de contribuer à cultiver leur talent. En toute honnêteté, ce n’était pas quelque chose que j’avais planifié. C’était simplement quelque chose que je voulais faire et que j’avais peur de faire, car je me disais : « Qui crois-tu être? Tu ne connais rien aux livres pour enfants. » Je me suis donc entourée de mentors, des gens qui connaissaient bien le domaine. J’ai appris sous leur direction et maintenant, j’ai une série de dix livres publiés en anglais et en espagnol. Elle s’intitule Children’s Gift Series. Je n’ai jamais eu d’enfants, mais ces livres sont mes enfants. J’en suis donc très fière et j’ai aimé le travail effectué pour y arriver.

Je n’avais pas réalisé que d’écrire des livres serait un métier à temps partiel. Mon plus récent livre est un journal d’établissement d’objectifs qui a pour titre By Design: Your 12 Week Goal Setting Journal. C’était quelque chose qui bouillonnait à l’intérieur alors que je terminais les livres pour enfants. J’ai confié à mes amies que j’étais très bonne pour accomplir des choses et que j’allais mettre le tout par écrit et elles étaient d’accord. Cela a été une réalisation pour moi. Elles m’ont dit que c’était effectivement ma force. J’ai donc mis le tout par écrit sous forme de journal pour que les jeunes et les moins jeunes puissent en profiter. C’est un nouveau projet sur lequel je travaille très fort présentement. J’ai aussi quelques projets secrets liés à la série qui deviendront bientôt publics et qui m’emballent beaucoup.

Lisa Bragg :

Ce sont encore une fois de très bons conseils. Il ne faut pas ignorer ce qui bouillonne à l’intérieur. Dionne, vous aidez réellement les gens à bâtir leurs rêves. Je vous dis donc merci.

 

(Musique)

Lisa Bragg :

À Audacieu(se), nous posons toujours ces trois questions : Racontez-nous une occasion où vous avez fait preuve d’audace.

Dionne Grayson :

J’ai créé un programme qui s’appelle Dream, Explore, Build et sur lequel j’ai commencé à travailler lorsque j’étais aux études supérieures à l’université. La version actuelle a été en place pendant neuf ans à l’université locale. Le programme est maintenant déployé dans toute la ville, et c’est ce que j’ai toujours voulu. Je devais rencontrer une certaine personne pour pouvoir y arriver. C’est donc ce que j’ai fait. La Ville m’a octroyé du financement pour élargir le programme à l’échelle municipale. J’étais terrifiée, mais je l’ai fait. J’ai rencontré le maire, qui a pris le temps de m’écouter et qui m’a offert le financement lui-même.

Lisa Bragg :

À quel moment auriez-vous aimé être plus audacieuse?

Dionne Grayson :

Oh, mon Dieu! Je sais que c’est un apprentissage et je ne veux certainement rien enlever au processus, mais lorsque j’étais plus jeune, j’étais terrifiée par tout. Je me retrouvais donc dans des situations en raison de mon manque d’audace. Il faut parfois s’exprimer, car le fait de ne pas le faire peut causer des problèmes. Je l’ai appris à mes dépens et je me suis retrouvée dans des situations délicates. Je ne disais jamais rien, car j’étais terrifiée. Je n’étais pas assez courageuse pour être audacieuse. J’ai donc appris à dire certaines choses, car autrement je me retrouvais avec des ennuis et je faisais en sorte qu’on ne me faisait pas confiance. Ce n’est pas que je n’étais pas digne de confiance, mais j’avais peur.

Lisa Bragg :

Que diriez-vous à la femme de 20 ans que vous étiez?

Dionne Grayson :

Si je pense à la personne que j’étais dans la vingtaine, je lui dirais : « Je suis très fière de toi.» Je manquais énormément de confiance en moi. Sans m’en rendre compte, car ce n’est que quelques années plus tard que j’ai pris conscience de ce que j’avais fait, j’ai vraiment pris le temps d’apprendre à me connaître et de déterminer ce que je voulais faire. Et c’est ce que j’ai fait. Comme j’étais la première personne de ma famille à aller à l’université, il n’y avait personne dans mon entourage pour m’aider là-dedans, en toute honnêteté. J’ai reçu du soutien, mais il n’y avait personne pour m’aider à trouver ma voie. Il n’y avait personne. Je suis entrée à l’université parce que je savais que c’était la prochaine étape logique, mais pour être honnête, je ne comprenais pas vraiment dans quoi je m’embarquais. Je savais toutefois que je devais prendre les choses au sérieux. Je lui dirais donc que je suis très fière d’elle.

 

(Musique)

 

Lisa Bragg :

C’était Dionne Grayson, de Building Your Dreams. Vous écoutiez Audacieu(se), un balado relatant des histoires de femmes qui se distinguent, destiné à leurs semblables. Cet épisode vous est présenté par BMO pour Elles. Ici Lisa Bragg.

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Merci d’avoir été des nôtres.

 

About the show:
Brought to you by BMO for Women and hosted by journalist and award-winning entrepreneur Lisa Bragg, Bold(h)er delivers thought-provoking conversations that inspire listeners to make their own bold moves in business and in life. The statements and opinions expressed by guests & interviewees are theirs alone and do not necessarily reflect the views of Bank of Montreal or its affiliates.