Comprendre l’impact et les conséquences de la COVID-19 sur les affaires et l’économie grâce aux experts en la matière de BMO.

Laura Reinholz
Je m’appelle Laura Reinholz. Je suis la directrice de BMO pour Elles et je serai votre modératrice pour aujourd’hui. J’aimerais commencer par présenter notre panel d’experts. Lesley Marks, Chef des stratégies de placement, BMO – Gestion privée Canada. John Paniccia, Vice-président, Directeur national du conseil aux entreprises et de la planification de la succession, BMO – Gestion de patrimoine. John Waters, Vice-président, Directeur des services de conseil fiscal, BMO – Gestion de patrimoine et services de conseil.

Je tiens à remercier chacun d’entre vous pour votre disponibilité lors de cette rencontre. Je poserai à chaque panéliste des questions qui vous ont été soumises par les participants à notre webinaire. Chaque panéliste répondra aux questions pendant environ 20 minutes, puis je passerai au prochain panéliste. Comme un grand nombre de questions nous ont été soumises pour ce webinaire, nous nous excusons de ne pas pouvoir toutes les aborder. Nous avons choisi de répondre aux questions les plus pressantes et les plus courantes.

Je vais commencer par les questions pour Lesley Marks. Lesley, quelles sont les perspectives en matière d’économie et comment pouvons-nous aider les organisations et les petites entreprises à y faire face ?

Lesley Marks
Merci, Laura. Et bonjour à tous. Eh bien, sans surprise, on estime que les deux prochains trimestres seront dévastateurs pour l’économie et pour être honnête, sans précédent. Nos économistes chez BMO ajustent leurs prévisions chaque semaine en raison du manque de visibilité lié aux mesures d’éloignement social actuelles.
La clé pour que les petites entreprises arrivent à faire face à la situation sera fournie par les gouvernements et les banquiers centraux. Donc, les banquiers centraux vont continuer à appliquer des taux d’intérêt bas pour maintenir des coûts de financement réduits pour les emprunteurs et les gouvernements pourront aussi fournir un soutien financier au moyen de divers programmes d’aide. Au Canada, parmi les initiatives déjà annoncées, on compte un soutien financier de l’ordre de 52 milliards de dollars annoncé et encore plus à venir.

Les subventions salariales de 75 % ont été augmentées par rapport à la proposition initiale de 10 %. Les décideurs politiques ont indiqué qu’ils feraient tout ce qu’il faut pour soutenir l’économie au cours de cette période extrêmement difficile. C’est pourquoi je pense qu’il y aura probablement d’autres annonces à venir. Les banques du Canada ont affirmé leur engagement de collaborer avec leurs clients dans le but de fournir des solutions flexibles, au cas par cas, pour affronter les difficultés engendrées par les récents développements.

J’encourage vivement tous nos auditeurs à visiter le site bmo.com pour obtenir les informations les plus récentes et connaître toute la portée des programmes mis en place. Par exemple, le lancement par la BMO d’un programme d’aide financière destiné à aider les petites entreprises directement touchées par la COVID-19. Le programme d’aide financière comprend le report de paiement sur les prêts des petites entreprises jusqu’à six mois, les cartes de crédit et les marges de crédit. Nous augmentons également les limites de nos marges d’exploitation pour les petites entreprises afin d’aider en ce qui concerne les fonds de roulement à court terme. Donc, voici le résumé des principaux éléments.

Laura Reinholz
Pensez-vous que cela va nous faire plonger dans une récession à long terme ?

Lesley Marks
Eh bien, tout d’abord, Laura, il faut considérer de quelle manière une récession typique se produit. Dans un cycle économique normal, il y aurait un excès quelque part dans le système qui exercerait une pression inflationniste incitant les banquiers centraux à augmenter les taux d’intérêt pour contrôler l’inflation. Mais rappelez-vous qu’il y avait de la vie avant cette période et que les choses n’étaient pas réellement ainsi.

Les économies du monde entier se trouvaient dans une situation dite de « Boucle d’or », c’est-à-dire avec une croissance lente à modérée, une inflation très faible et un fort taux d’emploi. En fait, on assistait même à un relâchement de la part des banquiers centraux dans le monde entier. Puis est apparu ce virus qui, pour un certain nombre de cas, a nécessité des efforts considérables afin d’aplatir la courbe. Parmi ces efforts, il y a eu notamment des mesures d’éloignement social, de mise en place d’abris et de confinement. Par conséquent, notre lutte contre la pandémie s’est traduite par une récession économique auto-induite.

Ces mesures extrêmes vont donc engendrer un ralentissement massif de la croissance au deuxième trimestre, comme je l’ai mentionné, et potentiellement au troisième trimestre. Par contre, lorsque ces mesures extrêmes seront levées, nous nous attendons à un rebond important de la part des grandes puissances économiques, en particulier le Canada. Cela pourrait prendre quelques trimestres, mais cela arrivera. Nous parviendrons à surmonter cette situation. Aussi, nous surveillons de près la Chine pour voir comment son économie va réagir à la suite de sa reprise.
Bien entendu, il n’y a pas de comparaison directe, car cela reviendrait à comparer une société sous le régime communiste à une société démocratique, mais certains spécialistes estiment que les gens vont se bousculer pour réintégrer la société, pour aller dîner au restaurant, pour aller dans les bars et pour dépenser de l’argent dans les commerces de vente au détail. Personnellement, je suis plus réservée à ce sujet. Il m’a été rapporté que les niveaux de reprise en Chine sont très lents actuellement par rapport aux niveaux pré-COVID.

Pensez-y, vous précipiterez-vous à aller dans un restaurant, un bar ou un magasin quand tout cela sera fini ? En particulier si vous avez peu de visibilité sur votre propre situation d’emploi ou sur l’avenir de votre entreprise.

Laura Reinholz
Donc, l’économie mondiale a été touchée. Quelles sont vos prévisions concernant le Canada à court et à long terme ?

Lesley Marks
Eh bien, qu’on le veuille ou non, il y a deux facteurs déterminants pour l’économie canadienne, à savoir les perspectives pour le pétrole et les performances de l’économie américaine. On estime que l’énergie représente environ 10 % de notre économie et des estimations sont déjà établies en vue d’une réduction d’environ 20 % des dépenses en capital pour le secteur en fonction du contexte actuel des prix. Cela vous donne donc une idée de l’impact très négatif de l’énergie sur notre économie.

Mais comme nous le savons tous, le seul remède contre les bas prix est la baisse des prix, donc, avec la réduction de la production et des investissements, les réserves de pétrole finiront par diminuer et avec une reprise économique mondiale à l’horizon, la demande augmentera également. Par conséquent, bien que le pétrole soit un facteur négatif pour l’économie canadienne, il contribuera également à une plus grande reprise de celle-ci.

Pour ce qui est du long terme, notre dépendance économique vis-à-vis des combustibles fossiles est une question qui doit être abordée, puisque le changement climatique et le développement durable sont devenus des préoccupations majeures pour les investisseurs. En ce qui concerne l’économie américaine, il est évident que les performances de leur économie sont étroitement liées à la nôtre. 20 % du PIB canadien provient des exportations vers les États-Unis, mais les décideurs politiques américains, comme ceux du Canada, ont fait preuve de leadership en faisant tout en leur pouvoir pour nous mettre dès maintenant sur la voie de la reprise.

Avec plus de 2 billons de dollars déjà annoncés en soutien financier, sans compter les mesures de relance budgétaire, le soutien financier, et la banque centrale qui agit réellement comme prêteur de dernier recours, nous sommes confiants que nos voisins du Sud, une fois leur nombre de cas maîtrisé en ce qui concerne le virus, reprendront leur croissance économique, et que nous, Canadiens, en bénéficierons.

Laura Reinholz
À quelle vitesse pensez-vous que l’économie va rebondir après tout cela ?

Lesley Marks
Lorsque les mesures actuelles d’éloignement social seront levées, l’économie pourrait rebondir rapidement. Comme je l’ai mentionné plus tôt, nous suivons de près ce qui se passe en Chine pour deux raisons. En premier lieu, pour observer la reprise économique. D’après ce que nous avons pu constater jusqu’à présent, elle a été assez lente, mais aussi dans le but de détecter un pic potentiel de cas ou la deuxième vague de contamination évoquée par les gens pour un certain nombre de virus.

Bien que les choses évoluent lentement, nous avons maintenant des données encourageantes. Notre premier point de données sur l’économie chinoise post-confinement a été ce qu’on appelle l’indice des directeurs d’achats du secteur de la fabrication, qui est un très bon indicateur de la croissance économique future. Et l’autre jour, lundi, nous avons observé une valeur très élevée pour cet indicateur, au-dessus de 50, ce qui indique un potentiel d’expansion.
Ce chiffre pourrait fortement indiquer que nous assisterons à une reprise en forme de V en Chine, mais nous devons nous rappeler que la Chine a été le premier épicentre du virus et que désormais, l’économie chinoise sera soumise au ralentissement touchant le reste du monde. Par exemple, le chiffre de ventes au détail le plus récent que nous avons observé pour Hong Kong est en baisse de 44 % et nous nous attendons à ce que les chiffres de ventes au détail en Europe et en Amérique du Nord soient similaires, puisque nous avons constaté une baisse très rapide au niveau de la confiance des consommateurs.

Donc, bien que nous espérions que l’économie rebondisse rapidement, nous avons l’impression que les choses vont reprendre lentement pendant un ou deux trimestres, à mesure que les gens se réhabitueront aux déplacements réguliers dans le monde, pour ensuite s’accélérer rapidement.

Laura Reinholz
Merci. Nous avons vu le dollar baisser un peu au cours du dernier mois. Jusqu’à quel niveau pensez-vous qu’il va baisser et à quelle vitesse pensez-vous qu’il va se redresser ?

Lesley Marks
Eh bien, oui, la dernière année et demie a été plutôt bonne pour le dollar canadien. Le dollar canadien a bien résisté face à un dollar américain généralement fort parce que notre banque centrale était légèrement plus belliciste que la Réserve fédérale. Elle ne s’est pas montrée disposée à réduire les taux d’intérêt en même temps que la Réserve fédérale le faisait.

Mais maintenant, comme nous le savons tous, notre banque centrale s’est complètement synchronisée avec la Réserve fédérale, de sorte que la politique de la banque centrale ne dicte plus la performance du dollar canadien. Ce qui va déterminer la performance du dollar canadien, c’est le prix du pétrole. Des prix de pétrole plus élevés contribueront à stimuler le dollar canadien ainsi qu’une vision positive du risque, car le dollar américain est considéré comme une devise sûre.

Donc, lorsque vous voyez les actions augmenter, c’est ce que nous qualifions d’environnement de risque, nous pouvons nous attendre à ce que le dollar canadien augmente également. Il est difficile de dire exactement quel sera le creux pour le dollar, mais si les actions demeurent volatiles, nos économistes prévoient un dollar canadien à 67 cents. Nous prévoyons maintenant que les actions… Je sais que la question ne concernait pas les actions, mais nous nous attendons à ce que les actions atteignent un creux lorsque le nombre de cas de virus atteindra un sommet. Il est donc important de surveiller la trajectoire des cas de virus, en particulier aux États-Unis, qui sont clairement désormais l’épicentre de la COVID.

Laura Reinholz
Donc vous avez mentionné plus tôt les taux d’intérêt. De quelle manière pouvons-nous nous attendre à ce qu’ils soient davantage touchés ?

Lesley Marks
Eh bien, avec des taux d’intérêt essentiellement à la limite inférieure pour la Réserve fédérale et la Banque du Canada, nous ne prévoyons plus de mouvements de taux pour le reste de l’année de la part de notre banque centrale. Le gouverneur de la banque du Canada, M. Poloz, a été très clair. Selon lui, contrairement au reste du monde, le Canada ne connaîtrait pas de taux d’intérêt négatifs. Il faut toutefois noter que le mandat du gouverneur Poloz se termine en juin et que cela pourrait donc changer avec le nouveau gouverneur de la Banque du Canada.

Les taux à plus long terme pourraient être amenés à baisser grâce aux mesures d’assouplissement quantitatif, qui sont essentiellement achetées par la banque centrale des obligations d’État. Cela a un effet modérateur sur les taux d’intérêt, car la demande d’achat de nos obligations par la banque centrale fera monter les prix et baisser les rendements. Pour ce qui est des taux à court terme, nous ne constatons pas de changement majeur, mais nous pensons que les taux à long terme pourraient continuer à baisser.

Laura Reinholz
Merci. J’ai une dernière question pour vous, Lesley. Selon Catalyst, les femmes seront plus durement touchées par cette situation sur le marché du travail. Qu’en pensez-vous ? C’est une question difficile.

Lesley Marks
Oui, j’ai vu cet article et j’en ai aussi vu d’autres comme celui-là qui portent sur la situation en période de ralentissement économique et sur le fait que les femmes sont généralement plus durement touchées durant ce genre de période, ou se trouvent dans un cas de mise à pied. Je pense que la source est vraiment liée et l’article de Catalyst était lié aux rôles que les femmes ont tendance à avoir dans diverses opérations ou entreprises, et que ceux-ci ont tendance à être ceux qui sont coupés ou dont les budgets sont coupés en premier.

Donc, je pense que c’est probablement vrai. Cela repose sur des données réelles et que ces types de rôles sont plutôt reliés au marketing ou à des dépenses plus discrétionnaires pour une entreprise, qui sont généralement les premières à être coupées. Donc je pense que c’est ce que l’article de Catalyst soulignait et qu’il s’agissait probablement aussi de sensibiliser le public sur les progrès à réaliser. Mais il y a certainement du progrès par rapport à la prise en compte de l’aspect de la diversité des sexes dans les entreprises et à la nécessité d’être vraiment vigilant lors de réductions budgétaires ou de restructurations pour éviter de faire un pas en avant et deux pas en arrière.

Alors je pense que c’était aussi une sorte d’appel à l’action pour que les entreprises soient plus conscientisées lorsqu’elles examinent les secteurs qui subiront des réductions budgétaires et leur impact sur les femmes.

Laura Reinholz
Je vous remercie pour vos réflexions et vos informations, Lesley. Je vais maintenant passer à John Paniccia. John, en matière d’évaluation, comment le ralentissement économique se traduit-il et quel impact avez-vous constaté sur les activités de fusion et d’acquisition ?

John Paniccia
Merci, Laura et bon après-midi à tous. Je dirige un groupe de conseils aux entreprises et de planification de la succession au sein de BMO Gestion de patrimoine et, selon les principes fondamentaux, l’évaluation est fonction de la réalisation de flux de trésorerie futurs. Évidemment, la plupart des entreprises ont été touchées d’une manière ou d’une autre et cela a exercé une pression à la baisse sur les évaluations. Nous l’avons constaté sur les marchés publics et nous le constatons aussi pour nos entreprises privées.

Il est encore trop tôt pour déterminer réellement la durée de l’impact sur les entreprises et le temps qu’il leur faudra pour rebondir. Cela dépendra de la durée de l’arrêt économique. Cela dit, nous constatons une certaine activité sur le marché lors de la collaboration avec les clients. En fait, j’ai été approché la semaine dernière par deux clients qui sont en phase de négociation, et un troisième qui a été approché par une société américaine en vue d’une acquisition. Nous continuons de voir ce genre d’activité, mais d’un autre côté, tout comme pour la crise financière, nous observons des cas comme celui que je vais vous donner.

Nous avons une entreprise spécialisée dans l’entretien des appartements en copropriété dans la région du Grand Toronto. Le vendeur et la contrepartie du prix d’achat était basée sur des revenus futurs, c’est-à-dire une partie payée à l’avance en espèces et le reste étant versé sur la base de certains niveaux de revenu gagnés à l’avenir. Avec l’incertitude du marché, il est très difficile de cerner les obstacles à surmonter dans cette situation.
Dans le cadre de cette transaction particulière, l’acheteur envisageait un type de financement qui n’était plus disponible. Donc, nous constatons que certaines transactions sont interrompues en raison de l’incertitude, mais il y a toujours de l’activité. En ce qui concerne les entreprises bien capitalisées, nous examinons les possibilités d’achat d’équipements ou d’autres entreprises qu’elles peuvent utiliser lorsque les choses commenceront à revenir à la normale. Les firmes de capital-investissement disposent d’un capital important. Il y a une société de placement privé à Toronto qui a lancé un fonds et qui a été en mesure de recueillir des fonds importants dans ce contexte. Donc, dans l’ensemble, compte tenu de l’incertitude, nous constatons une certaine interruption des activités, mais elles ne sont pas toutes en arrêt. Si vous êtes en train de vendre ou de préparer votre entreprise à la vente, il est évident qu’il s’agit d’un processus et non d’un événement, et qu’il y a beaucoup de points à traiter. Nous vous conseillons vivement de continuer dans ce sens, afin que vous soyez prêt lorsque les marchés se redresseront.

Laura Reinholz
Et quels sont les programmes bancaires disponibles pour aider les propriétaires d’entreprise durant cette période ?

John Paniccia
Donc, je travaille au sein du groupe Gestion de patrimoine et nous collaborons avec ceux-ci conjointement au moyen de notre plateforme de services bancaires aux entreprises. La vitesse et l’ampleur du ralentissement économique ont été considérables, mais la réponse, tant de la part de la BMO que des politiques, a été sans précédent. Sur le plan des services bancaires aux entreprises, certains critères doivent être remplis et nous invitons les particuliers à contacter leur gestionnaire de relations pour en savoir plus à ce sujet.

Mais, sur un plan global, il y a eu une augmentation des marges d’exploitation pour les petites entreprises canadiennes, leur permettant de dégager des fonds pour couvrir les salaires, de différer certains paiements sur les prêts, les cartes de crédit et les marges de crédit. Aussi, des mesures d’aide adaptées pour nos clients commerciaux plus importants pourraient inclure l’accès à un fonds de roulement supplémentaire. Et pour les entreprises de taille moyenne, un service de conseils personnalisés en ce qui a trait aux options pour maintenir leurs liquidités. Voilà pour ce qui est des prêts.

Au sein du groupe consultatif sur la planification du patrimoine, nous avons fait preuve de réactivité et de flexibilité pour nos clients. Nous préparons des plans patrimoniaux pour nos clients, faisant appel à des planificateurs spécialisés, dont le groupe que je dirige, des conseillers en planification fiscale, des conseillers en testaments et en successions et des conseillers en assurance, tout en nous concentrant sur les préoccupations immédiates de nos clients dans le contexte actuel. Donc, dans le cadre du conseil aux entreprises, cela englobera la gestion de la trésorerie, la gestion des dépenses, les prévisions financières, l’optimisation de la structure du capital, l’efficacité opérationnelle et la gestion du fonds de roulement.

Auparavant, nos activités portaient sur la transmission d’entreprises d’une génération à l’autre ou sur les fusions et les acquisitions, mais avec l’incertitude et l’impact sur les entreprises des particuliers, l’accent est désormais mis sur ces aspects. D’un point de vue fiscal, compte tenu du ralentissement économique, nous avons également mis en place des stratégies sur lesquelles nous nous concentrons avec nos clients. Pour les testaments et les successions, il est toujours important de s’assurer d’avoir des procurations à jour.

Et du point de vue de notre planification patrimoniale, nous examinons les objectifs plus larges des particuliers et de leurs entreprises. Nous avons mis au point des modèles adaptés pour illustrer l’impact de divers scénarios en tenant compte de nos stratégies et considérations en matière d’assurance-vie.

Laura Reinholz
Je sais que l’aspect liquidités est un sujet majeur et c’était d’ailleurs le cas lundi lors de notre dernier webinaire. Quels conseils pouvez-vous nous fournir en matière de gestion des flux de trésorerie, notamment en ce qui concerne les fonds de roulement et les autres dépenses ?

John Paniccia
Oui, la gestion de la trésorerie est toujours importante, mais elle l’est encore plus en cette période de crise de la COVID. Je pense qu’en ce moment, les entreprises se montrent beaucoup plus minutieuses dans leurs activités et qu’elles se penchent chaque jour sur divers aspects de la gestion qui s’inscrivent plutôt dans le long terme ou qui ne sont pas aussi fréquents.

Il existe des stratégies pour dégager des liquidités grâce à la gestion des fonds de roulement. Le premier point et il s’agit d’un point clé, est de considérer réellement vos relations avec les clients et les fournisseurs, de parler à vos clients et fournisseurs, et de prendre conscience de leurs propres difficultés et expériences. Cela va grandement vous aider. Nous vivons tous la même situation et toute la chaîne d’approvisionnement est touchée.

Ce que nous cherchons à faire ici, c’est de mieux comprendre la situation. Par exemple, sur le plan de l’offre, y aura-t-il des problèmes d’approvisionnement dans le futur et, si oui, pourrez-vous vous procurer des produits ailleurs ? Du côté des clients, une bonne compréhension des prévisions des clients vous aidera également à faire vos prévisions. Il est donc très important de mettre en place et de maintenir ce dialogue de part et d’autre, et d’entretenir ces relations afin que vous puissiez mieux comprendre votre position.

En ce qui concerne les comptes débiteurs, avez-vous considéré la possibilité de discuter de paiements plus rapides de la part des clients ? Par exemple, en veillant à ce que les factures soient envoyées en temps opportun et fassent l’objet d’un suivi. Il serait également utile d’examiner comment les clients gèrent leurs conditions de crédit pendant cette période et de tenter d’évaluer la santé financière de votre client en cette période de ralentissement économique.

En ce qui concerne les comptes créditeurs, il s’agit évidemment d’examiner la possibilité de prolonger les délais de paiement avec un fournisseur clé. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut faire attention au prolongement des conditions de paiement avec les fournisseurs. Cela pourrait avoir un impact négatif sur la qualité du service, en affectant le niveau de vos stocks et ainsi se répercuter sur la qualité du service que vous offrez en fin de compte à vos clients.

Au niveau de l’inventaire, nous mettons l’accent sur les fonds de roulement. Il est évident que des ajustements sont nécessaires pour les stocks désuets ou à faible rotation. Donc, y a-t-il un marché pour convertir ces stocks en liquidités à court terme ? Avez-vous également une bonne compréhension des possibilités individuelles de vos produits ? Cela pourrait permettre d’éviter d’immobiliser des fonds sur un stock non productif.

En ce qui concerne les dépenses, actuellement, les entreprises et les clients avec lesquels nous travaillons consacrent quotidiennement de nombreux efforts à cette question, et il faut envisager d’examiner en détail vos dépenses mensuelles totales et déterminer ce qui est absolument nécessaire maintenant et ce qui peut être éliminé ou réduit.

Laura Reinholz
Merci, John. J’ai une dernière question à vous poser : en tant que dirigeant, quels sont les meilleures pratiques ou les domaines d’intérêt en ce qui concerne mon entreprise et les parties prenantes internes et externes pendant cette période ?

John Paniccia
J’ai longuement réfléchi à cette question et je l’ai subdivisée en différentes catégories. La première serait le dialogue. Je l’ai mentionné dans mes réponses précédentes, mais je recommande vivement de continuer à communiquer et à partager, que ce soit en interne ou en externe. Restez présent auprès des acteurs de votre chaîne d’approvisionnement. Vos clients et vos fournisseurs se souviendront longtemps de votre collaboration durant cette période. C’est un bon moyen de créer des liens à long terme.

Lorsque vous vous concentrez sur votre entreprise, vous examinez la gestion de vos clients et de la filière d’approvisionnement, et vous pouvez utiliser ces informations pour comprendre réellement où va l’entreprise et ce que vous pouvez faire maintenant pour améliorer les choses.

Une des questions soulevées par un certain nombre de clients était relative au respect des obligations contractuelles. Par exemple, certains clients ont une quantité minimum à acheter, certains clients ont une quantité de produits minimum à livrer. Il existe souvent des clauses en cas de perturbation, c’est pourquoi nous avons encouragé les particuliers à examiner ces clauses et à déterminer si elles s’appliquent. Bien entendu, lors d’une telle situation, il faut toujours maintenir une communication constante avec l’autre partie pour s’assurer que tout le monde est sur la même longueur d’onde et ne pas se contenter de ne pas agir, si on peut dire ça comme ça.
La troisième catégorie est particulièrement importante. Il s’agit d’être réactif, flexible et évolutif et de trouver différentes façons de servir les clients pendant cette période. Pour citer un exemple très simpliste, il existe une grande chaîne de centres de remise en forme qui a fermé ses portes en raison des mesures d’isolement et autres. Ils ont utilisé les réseaux sociaux pour rester en contact avec leurs clients et ont organisé des cours de remise en forme sur Instagram. Ils ont ainsi trouvé un moyen de rester en contact et de servir ces clients pendant cette période. Il est donc très important de réagir et de déterminer comment vous pouvez servir vos clients et élaborer un plan d’action pour vous aider à cette fin.

Dans cette optique, le quatrième point clé est de se dire : « D’accord, mais que faut-il faire dans l’immédiat ? Et que devrions-nous faire en continuant de surveiller la reprise ? ». Dans l’immédiat et j’ai mentionné certains de ces points, toutefois je les ai mis de côté pour tenter de mettre en place un cadre qui me permette de mettre en œuvre des modèles de projection efficaces pour la gestion des liquidités. Ensuite, revoir les modèles opérationnels et déterminer les vulnérabilités potentielles. Mettre en œuvre une réduction des coûts et créer des opportunités de génération de revenus en maximisant le fonds de roulement.

Enfin, il est nécessaire de communiquer de manière proactive avec tous les groupes d’intervenants, notamment les employés et de veiller à leur santé et à leur bien-être. Il faut également élaborer des stratégies et disposer d’une équipe de direction qui peut examiner les différentes façons d’aborder le marché, les différentes façons d’avoir un impact pendant cette période.

À mesure que nous travaillons à la surveillance de la reprise, bien entendu, le premier point, soit la modération des flux de trésorerie constante ainsi que l’examen des écarts et le perfectionnement continu de ces modèles. Définir des indicateurs de rendement clé efficaces pour surveiller et suivre les performances opérationnelles. Un autre élément clé, se rapportant encore une fois à l’aspect de communication, est de négocier avec les intervenants. Cela aidera à assurer la viabilité à long terme. Et surtout, il faut établir un plan pour revenir à une capacité opérationnelle optimale lorsque le contexte s’améliorera.

Dans l’ensemble, je conclurai en disant qu’il est important de rester positif, de veiller à travailler sur les éléments que vous pouvez contrôler. Veillez à votre bien-être et à celui de votre personnel tout en soutenant vos clients de différentes manières. Je suis convaincu que la reprise sera dynamique une fois que la crise sanitaire sera passée et je crois sincèrement que les personnes créatives trouveront des moyens créatifs de faire des affaires et de répondre aux besoins des clients pour de nombreuses années à venir.

Laura Reinholz
Merci, John. Je vais maintenant passer aux questions pour John Waters. John, quelle aide fiscale a été offerte par le gouvernement fédéral aux propriétaires de petites entreprises ?

John Waters
Eh bien, merci, Laura. Oui, il y a eu un certain nombre de programmes d’aide mis en place au cours des dernières semaines. Aujourd’hui, je vais me pencher principalement sur l’aide fédérale, mais je tiens à souligner que les provinces ont également apporté un soutien considérable. Comme il s’agit d’un appel à l’échelle nationale et par souci de temps, je vais me concentrer spécifiquement sur l’aide fédérale.

Juste avant d’aborder le sujet du soutien spécifique aux entreprises, je tenais à mentionner brièvement que, en tant que membres du secteur privé, nous sommes non seulement des propriétaires d’entreprises, mais aussi des particuliers. Parmi les mesures prévues pour les particuliers, citons l’augmentation du crédit pour la TPS, l’augmentation de l’allocation canadienne pour enfants, le report des délais de déclaration de revenus des particuliers et du paiement de l’impôt des particuliers, l’accès plus rapide à l’assurance-emploi et la nouvelle prestation canadienne d’urgence, qui fournit jusqu’à 2 000 dollars par mois pendant quatre mois. D’après ce que j’ai compris, cela devrait être disponible dès le 6 avril, la semaine prochaine. Il y aura également une aide pour les prêts hypothécaires, une diminution de 25 % des seuils de risque pour 2020 et le report d’une durée de six mois pour le remboursement des prêts étudiants.

En ce qui a trait spécifiquement aux entreprises, je vais simplement énumérer les divers éléments pertinents. Tout d’abord, un certain nombre de mesures d’incitation ont été mises en place. La première dont je vais parler, et à laquelle certains de mes collègues ont fait allusion, est l’accès au crédit. Donc, il y a un programme de disponibilité de crédit pour les entreprises qui va fournir 65 millions de dollars de solutions de crédit à travers la Banque de développement du Canada et Exportation et développement Canada. Cela comprend des prêts sans intérêt allant jusqu’à 40 000 dollars pour les petites entreprises ou les organismes à but non lucratif dont la masse salariale était supérieure à 50 000 dollars, et jusqu’à un million de dollars en 2019, accordés par votre banque.

J’aimerai également mentionner, comme l’ont fait aussi mes collègues, que pour les clients de la BMO, les petites entreprises, il y a une possibilité de report de paiement pour une durée de six mois sur les prêts hypothécaires, les prêts, les marges de crédit, et que des crédits supplémentaires et des marges d’exploitation sont également accordés, donc assurez-vous de vous adresser à votre directeur des relations clients pour les entreprises de la BMO. Il sera certainement prêt à répondre à toutes vos questions.

J’aimerais également mentionner le programme de subventions salariales. Ce programme a été introduit il y a quelques semaines et est en voie d’amélioration, et je crois que le ministre des Finances prendra la parole plus tard dans la journée à propos de ces améliorations. Le programme a été initialement annoncé il y a deux semaines, puis des améliorations ont été évoquées vendredi dernier, la semaine dernière, et nous attendons maintenant plus de détails. J’ai cru comprendre qu’elles seront présentées cet après-midi.

Dans le cadre de ce programme, des subventions salariales de 75 % seront accordées pour une durée maximale de trois mois, soit jusqu’à un salaire annuel de 58 700 dollars pour chaque employé. Ce sera rétroactif au 15 mars. Cela s’adresse aux entreprises de toute taille, y compris les organisations à but non lucratif et les organismes de bienfaisance qui ont subi une baisse de leurs revenus d’au moins 30 %. Suite à l’intervention du premier ministre plus tôt dans la journée, j’ai cru comprendre que ces formulaires devraient bientôt être disponibles sur le site Web de l’ARC. Il est prévu que les employeurs paient les 25 % restants qui ne sont pas subventionnés, et que si un employé reçoit une subvention salariale, il ne pourra pas recevoir aussi la prestation d’urgence du Canada, soit les 2 000 $ par mois dont j’ai parlé il y a un instant.

Nous y reviendrons plus tard. Le taux est donc passé à 75 %, alors qu’il était de 10 % au départ, et un projet de loi a été rédigé, puis envoyé la semaine dernière au sujet de cette subvention antérieure. À ce moment-là, la subvention devait être appliquée au lieu du versement des retenues à la source à l’ARC, mais on ne sait pas encore très bien comment la subvention améliorée sera octroyée. Il y aura certainement d’autres nouvelles à venir, alors restez attentifs aux communiqués de l’ARC et du ministère des Finances à ce sujet.

Je voudrais également mentionner que pour ce qui est de l’assurance des employés, il y a l’extension de la durée du programme de travail partagé de l’assurance-emploi de 38 à 76 semaines. Ce programme a pour objectif de prévenir les licenciements en offrant une aide au revenu pour les employés admissibles à l’assurance-emploi qui réduisent temporairement leur semaine de travail en période de ralentissement économique. La Banque du Canada a également réagi en diminuant les taux d’intérêt et en augmentant les mesures visant à accroître la liquidité des banques et autres prêteurs hypothécaires. Je me contenterai de faire mention d’une certaine souplesse fiscale et du report d’impôt, que j’évoquerai plus en détails dans un instant.

Laura Reinholz
Merci, John. Ma prochaine question est la suivante : y a-t-il des types d’impôts que je peux éviter de payer ou dont je peux repousser le paiement en ce moment ?

John Waters
Oui, donc à ce propos, comme je l’ai mentionné plus tôt, il est question des changements individuels relatifs au report des déclarations de revenus et au report du paiement des impôts. Bien entendu, il y a aussi d’autres mesures d’aide qui sont prévues pour les entreprises, donc une certaine flexibilité est accordée. Toutes les entreprises peuvent reporter au 1er septembre le paiement de tout montant d’impôt sur le revenu dû après le 18 mars jusqu’en septembre 2020.

Donc, pour beaucoup d’entreprises et les entreprises incorporées, dont l’exercice se termine en décembre, il se peut que certaines déclarations ou le paiement du dernier acompte provisionnel soient dus à la fin du mois de mars, ce qui signifie qu’ils seront maintenant reportés au 1er septembre. Cela inclut les soldes d’impôts que j’ai mentionnés et qui sont dus maintenant ou les acomptes provisionnels qui devaient être effectués. J’aimerai préciser aussi que cela ne comprend que l’impôt de la partie I, ce qui signifie essentiellement que l’impôt de base sur le revenu et les éléments tels que l’impôt remboursable sur les revenus d’investissement pour les entreprises qui pourraient avoir des revenus d’investissement ne sont pas inclus dans cette aide. Cela ne s’étend pas non plus aux versements des retenues à la source, puisqu’ils sont bien sûr soumis à la subvention salariale que j’ai mentionnée plus tôt.

La date de dépôt a également été étendue dans certains cas pour les entreprises. Pour les particuliers qui sont des travailleurs indépendants, qui ne sont pas incorporés, mais qui exploitent leur propre entreprise en tant que travailleurs indépendants, ils doivent bien sûr payer leurs impôts au plus tard le 30 avril et déposer leur déclaration de revenus au plus tard le 15 juin. Actuellement, la date de la déclaration de revenus est toujours le 15 juin, mais le paiement estimé qui serait normalement dû le 30 avril a également été prolongé jusqu’au 1er septembre et cela inclut les acomptes trimestriels du 15 juin qui seraient normalement applicables.

Pour une entreprise, il faut normalement soumettre la déclaration de revenus six mois après la fin de l’exercice financier. Pour une entreprise dont l’exercice se termine le 31 décembre, elle devrait la déposer avant le 30 juin. Dans la situation actuelle, cette date de déclaration est toujours inchangée, c’est donc toujours le 30 juin. Mais pour les autres entreprises qui disposaient d’un délai pour déposer leur déclaration entre le 18 mars et le 1er juin, ce délai a été prolongé jusqu’au 1er juin. Par exemple, une entreprise dont l’exercice se termine le 31 octobre, si on compte six mois plus tard, on arrive au 30 avril. Ce délai a maintenant été prolongé jusqu’au 1er juin.

Je tiens également à préciser que toutes les entreprises, y compris les travailleurs indépendants, peuvent désormais reporter au 30 juin tout paiement de la TPS, de la TVH ou des droits de douane sur les importations. Tous les organismes de bienfaisance peuvent désormais reporter la production de leur déclaration de renseignements sur les organismes de bienfaisance au 31 décembre 2020 si celle-ci était due entre le 18 mars et le 31 décembre. L’ARC suspend également les activités d’audit et les procédures de perception. Je voudrais juste mentionner aux propriétaires d’entreprises qui peuvent avoir une fiducie familiale, souvent pour convenir de la fin de leur exercice au 31 décembre, qu’il y a bien sûr un délai en date du 30 mars pour produire les déclarations de fiducie et qui vient juste de passer. Ce délai a maintenant été prolongé au 1er mai. Et tout impôt qui serait dû sur cette déclaration sera également prolongé jusqu’au 1er septembre.

Laura Reinholz
En fait, John, nous avons reçu quelques questions sur le forum de discussion adressées spécifiquement à vous, et compte tenu du temps qui nous reste, nous avons le temps de répondre à certaines d’entre elles. Donc, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je vais vous les poser et vous demander d’y répondre si vous le pouvez. Donc, basée sur votre première question, lorsque vous parliez de l’aide offerte par le gouvernement, la question posée est la suivante : est-ce que cette aide est basée sur le revenu annuel total ? Comment pouvons-nous démontrer ces 30 % ? Plusieurs emplois ont été abolis sans que les bons de commande ou les attestations de travail aient encore été délivrés.

John Waters
Malheureusement, je n’ai pas de réponse à cette question, Laura. Comme je l’ai dit plus tôt dans l’appel, les détails seront communiqués cet après-midi, probablement au moment même où nous parlons, après que le ministre des Finances ait donné plus de détails sur le programme de subventions salariales, si j’ai bien compris,. Donc, les détails concernant ces 30 % et les critères à remplir me sont encore inconnus, mais ils devraient être disponibles très prochainement.

Laura Reinholz
Parfait. Par rapport à la deuxième question sur les impôts à ne pas payer ou dont le paiement sera reporté, il y avait une question sur le report des impôts fonciers.

John Waters
Oui, encore une fois, cela va relever des provinces. J’ai entendu des représentants de certaines provinces en parler, mais ce n’est pas une question fédérale, donc je n’ai pas les détails pour toutes les provinces du pays. Je sais qu’il y aura des besoins à ce niveau, donc il vaut mieux vérifier auprès de votre gouvernement provincial pour obtenir des détails.

Laura Reinholz
D’accord, parfait. Merci. Revenons aux questions prévues dans le cadre de notre programme régulier. Pensez-vous que le gouvernement offrira d’autres avantages fiscaux dans le futur ?

John Waters
Oui. La réponse est que c’est tout à fait possible et je pense que Lesley y a également fait allusion. Cela dépendra de l’ampleur de la crise sanitaire et du gel de l’activité économique que nous connaissons actuellement ainsi que de sa durée. Le gouvernement pourrait avoir d’autres mesures à proposer. Je pense par exemple à la subvention salariale de 10 % annoncée il y a quelques semaines, qui est maintenant passée à 75 %, ce qui illustre bien la réaction de certains membres du gouvernement face à la situation que nous connaissons.

Il y a d’autres organisations, comme la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, qui ont présenté un certain nombre de demandes, comme la dispense d’impôt au lieu du report d’impôt, des subventions salariales supérieures à 75 % ou un accès immédiat à l’assurance-emploi relativement au partage des tâches. De telles choses ont été évoquées. L’aide accordée pour le loyer, les charges et les taxes foncières, comme mentionnées dans la question, les subventions par rapport aux prêts ou les autres propositions qui ont été présentées par diverses organisations commerciales.

Donc, toutes ces mesures sont potentiellement envisageables par le gouvernement, mais il faut attendre de voir ce qui se passera, et cela dépendra de la durée de la crise.

Laura Reinholz
Et pensez-vous que le gouvernement va aider certains secteurs plutôt que d’autres ?

John Waters
Je ne dirai pas nécessairement aider l’un plutôt que l’autre. Je pense qu’à ce stade, nous avons constaté qu’un grand nombre d’aides sont offertes à tous les secteurs. Il pourrait éventuellement y avoir des mesures supplémentaires en plus de celles qui sont offertes à des secteurs spécifiques qui subissent davantage le poids de ce gel économique et de cette crise sanitaire.

Il est clair qu’on a beaucoup parlé de certains secteurs comme celui du transport aérien, du pétrole et du gaz. Il se peut que le gouvernement choisisse de les soutenir spécifiquement. Je sais que cinq milliards de dollars supplémentaires ont été alloués à Financement agricole Canada pour le soutien des agriculteurs. Mais je pense à de nombreux autres secteurs, comme ceux qui sont sans doute en jeu, des secteurs tels que l’hôtellerie, le tourisme, les arts, la vente au détail ou les services personnels. Il est tout à fait possible, selon la durée du ralentissement économique, qu’une aide plus ciblée soit fournie.

Laura Reinholz
Merci. Enfin, John, notre dernière question pour vous aujourd’hui est la suivante : pouvez-vous recommander d’autres stratégies de planification fiscale en cette période difficile ?

John Waters
Oui, comme mon collègue John l’a mentionné plus tôt, tout comme son groupe et lui, nous sommes très proactifs avec nos clients et essayons de discuter de stratégies fiscales et d’éléments à prendre en compte d’un point de vue fiscal, en plus des aides qui ont été accordées. Plus généralement, le fait que les gens envisagent de se procurer de l’argent pour payer leurs factures au fur et à mesure qu’elles arrivent à échéance, c’est-à-dire qu’il est évident que nous ne voulons pas que les successions creusent dans leurs comptes de retraites. Il y a les REER et les FERR et des choses comme ça, et je pense que le gouvernement en convient en quelque sorte en réduisant, par exemple, les montants minimums des FERR pour 2020.

Il y a aussi la possibilité d’utiliser le CELI, les placements non enregistrés, bien qu’il puisse y avoir un coût fiscal associé à ce dernier dans la mesure où certains gains ont été réalisés, mais bien sûr avec la baisse des marchés, il pourrait y avoir moyen de récupérer les pertes réalisées en pensant à la possibilité de reporter les pertes sur d’autres années ou de faire plafonner les pertes de l’année en cours pour récupérer les impôts payés au cours des trois dernières années sur les gains en capital qui ont été indiqués dans les déclarations fiscales.

Nous envisageons des changements potentiels en ce qui a trait aux prêts à taux prescrit, une stratégie d’ailleurs souvent mise en œuvre pour partager le revenu avec d’autres membres de la famille, ou pour les propriétaires d’entreprises qui ont besoin d’avoir accès à des liquidités à court terme auprès des entreprises à un montant inférieur de bénéfice imposable ou de paiement d’intérêts nécessaire pour éviter ce bénéfice imposable. Donc, nous pensons qu’il est tout à fait possible que ces taux de prêt baissent dès le 1er juillet.

Mais pour le long terme, nous envisageons plutôt le concept de gel successoral, et pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce concept, il s’agit d’une stratégie de planification successorale ou d’une stratégie fiscale par laquelle nous prenons la croissance future d’une entreprise et essayons de la transmettre aux générations suivantes qui travaillent dans l’entreprise. En général, cela se fait sur la base d’un report d’impôt, mais les propriétaires ou les fondateurs et les actionnaires actuels devront conserver la valeur actuelle de leur entreprise uniquement en actions qu’ils récupéreront, et ces futures actions de croissance seront transmises aux générations suivantes.

Ainsi, avec une évaluation potentiellement basse en cette période de crise, la valeur actuelle de l’entreprise peut être plus faible, et donc, dans l’espoir que cette évaluation finisse par rebondir, il est possible de transférer des montants plus élevés aux générations suivantes, ce qui pourrait se traduire par des avantages fiscaux en termes de prestations ou d’économies de revenus, et par un report d’impôt final en réduisant l’impôt au décès des fondateurs, des initiateurs qu’ils ont retenus dans cette transaction.

Donc, évidemment, il y a beaucoup de choses à considérer ici. Il nous faut bien sûr veiller à ce qu’il y ait suffisamment de nouvelles richesses, mais cette stratégie offre certainement une certaine souplesse pour le partage d’une partie de cette croissance future. Il s’agit donc d’une stratégie assez complexe, mais si vous y avez déjà songé, il serait peut-être temps d’envisager de la mettre en œuvre, mais assurez-vous de consulter votre comptable et votre avocat en raison de sa complexité.

Laura Reinholz
Merci, John. Et je remercie également Lesley et John Paniccia pour leurs réflexions et les informations importantes qu’ils nous ont fournies aujourd’hui, alors que nous tentons tous de passer au travers de cette période sans précédent. Ceci nous amène à la fin de notre discussion aujourd’hui. Nous publierons ce webinaire sur le site bmoforwomen.com si vous désirez accéder aux informations ou les partager, et nous vous remercions tous de vous être joints à nous lors de cette importante discussion. Portez-vous bien.