Comment le gouvernement du Canada soutient-il ses petites entreprises à la suite des changements qu’impose la COVID-19? Toujours dans le cadre d’une série spéciale d’Audacieu(se) sur les femmes et l’innovation face à la pandémie, notre animatrice Lisa soumet les questions urgentes d’autres propriétaires de petites entreprises à Mary Ng, la ministre de la Petite Entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international du Canada.

Qu’il s’agisse de souligner les histoires d’innovation avant-gardiste et de collaboration entre tous les secteurs, ou de montrer à quel point il est essentiel de maintenir les activités commerciales et de continuer à faire fonctionner les entreprises, elles reconnaissent que les petites entreprises canadiennes traverseront encore des moments difficiles, mais que nous pouvons y faire face – et en ressortir plus forts – ensemble.

Remarque concernant cet épisode : La ministre Ng indique dans l’entrevue que la Subvention salariale d’urgence du Canada est imposable pour l’employeur ou l’entreprise. À titre de précision : Le traitement habituel des crédits d’impôt et des autres prestations offertes par le gouvernement s’applique. Par conséquent, la subvention salariale reçue par un employeur est considérée comme une aide gouvernementale et est incluse dans le revenu imposable de l’employeur.

Lisa Bragg :
Bonjour et bienvenue. Ici Lisa Bragg. Nous faisons quelque chose d’un peu différent pour cet épisode spécial d’Audacieu(se) sur la COVID-19. Nous avons à nos côtés la députée Mary Ng, qui est ministre de la Petite Entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international. J’ai quelques questions qui ont été recueillies auprès de propriétaires de petites entreprises, alors allons-y. Bienvenue. J’ai remarqué que dans le haut de votre fil Twitter, Madame la Ministre, on peut lire la phrase suivante : « Les petites entreprises emploient plus de huit millions de personnes partout au Canada. » Et vous commencez la plupart de vos entrevues avec ce fait. Dites-nous-en plus.

La ministre Mary Ng :
Si je commence ainsi, c’est parce que tout le monde connaît un propriétaire de petite entreprise. Vous êtes peut-être vous-même propriétaire d’une petite entreprise. Les petites entreprises sont vraiment l’épine dorsale de l’économie canadienne. Vous connaissez donc toutes ces excellentes petites entreprises, mais les petites entreprises croient-elles vraiment qu’elles sont le moteur économique du pays? Oui. C’est pour cette raison que j’ai épinglé cette publication et que j’en parle; les petites entreprises sont extrêmement importantes pour le pays. De nombreuses mesures que nous avons mises en place l’ont été parce que nous avons parlé aux entreprises, nous les avons écoutées.

J’ai parlé à de nombreux entrepreneurs et propriétaires de petites entreprises et il s’agit d’une période vraiment difficile. La COVID-19 est une épreuve difficile. Nous demandons aux Canadiens de faire des choses hors du commun pour aplatir la courbe afin que nous puissions les aider à rester en santé et en sécurité, mais cela a un impact sur nos petites entreprises. Nous avons donc pris des mesures pour soutenir les gens, les Canadiens et les petites entreprises en cette période difficile.

Lisa Bragg :
Oui, et nous nous rendons compte que vous travaillez à la vitesse de l’éclair. J’ai parlé à ma députée locale et elle m’a dit qu’habituellement, ces choses prennent des années et des années et nécessitent de longues consultations avec des propriétaires d’entreprise de toute taille. Mais beaucoup de gens disent : « Pourquoi ne m’avez-vous pas consulté quand vous avez pris ces dispositions? » Et je serais l’une de ces personnes. Toutefois, nous voyons maintenant une importante évolution avec la modification de la subvention salariale pour l’emploi au Canada. Dites-nous comment le gouvernement en est arrivé à ces mesures.

Mary Ng :
C’est ce que j’ai dit il y a un instant : chaque jour, mon équipe et moi-même communiquons avec des entreprises. Vous savez, je parle à des entrepreneurs et des propriétaires d’entreprise de toute taille. Qu’il s’agisse de forums comme celui-ci, de séances de questions et réponses ou d’un forum que mon équipe, mon service, tient régulièrement avec des associations et des entreprises de partout au pays, de toute taille, dans tous les secteurs.

Ce qui est vraiment important, c’est d’être à l’écoute des entreprises. En fait, je vais vous parler d’une initiative que je vais mettre en pratique dès lundi et qui s’intitule « Ask Me Anything ». « Ask Me Anything » fonctionne par l’intermédiaire de mon fil Instagram. J’ai dit aux entreprises partout au pays de me poser n’importe quelle question, et chaque lundi tout au long de cette période, je répondrai aux cinq questions (ou plus) les plus fréquemment posées.

Mais la réponse à votre question est d’écouter les entreprises. Nous devions donc prendre des mesures immédiatement. Les gens devaient comprendre que le gouvernement fédéral allait être là pour les aider. Lorsque nous avons annoncé une subvention salariale de 75 %, je crois que beaucoup de gens ont poussé un soupir de soulagement en disant : « D’accord, je pense que ça va nous aider. » Et nous savions aussi lorsque nous l’avons lancée, comme l’a dit ma collègue députée, que la mise en place de tels programmes nécessite généralement beaucoup plus de temps que ce n’est le cas actuellement, n’est-ce pas? Pour ce qui est de consulter, de développer et de s’assurer de bien faire les choses.

Mais à ce moment-là, nous devions simplement lancer le programme et faire savoir aux gens que nous allions les aider, puis faire des améliorations en cours de route. Et il y a beaucoup d’excellents forums qui me permettent d’écouter les entreprises, et les entreprises communiquent avec moi. Nous allons donc simplement nous assurer de continuer à faire le travail, car il n’est pas terminé. Malgré tout ce que nous avons mis en place, il reste du travail à accomplir. Et nous continuerons à faire ce travail pour soutenir nos entreprises tout au long de cette période très difficile.

Lisa Bragg :
Oui. L’une des choses qui ont été mentionnées, c’est que certaines personnes sont un peu inquiètes de se trouver dans une situation floue, où elles ne correspondent pas exactement à une catégorie fixée par ces règles, selon ce qu’elles comprennent, et elles sont très préoccupées par les pénalités qui pourraient leur être imposées si elles ne se rentrent pas parfaitement dans une catégorie. Avez-vous des commentaires à formuler à ces personnes?

Mary Ng :
La subvention salariale est là pour vous aider, à tous les égards; elle n’a pas pour but de vous inquiéter. Permettez-moi de vous l’expliquer ainsi. La subvention salariale vise à nous aider à conserver nos emplois et à maintenir les entreprises en activité. Et nous savons qu’en cette période difficile, certaines entreprises n’ont subi aucune perte de revenus. Elles n’ont donc pas eu à faire le choix difficile de mettre à pied quelqu’un ni à penser à mettre des gens à pied en raison d’un manque de revenus causé par la COVID-19 qui les aurait confrontées à ce choix difficile. Nous avons donc mis en place l’admissibilité en fonction d’une baisse de 30 % des revenus par rapport à l’an dernier, et pour mars, ce taux est fixé à 15 %, et non à 30 %, car nous savons que le ralentissement n’a pas commencé au début de mars, mais plutôt au milieu du mois. Donc, si vous avez subi une baisse de revenus de 15 % cette année par rapport à l’année dernière, vous êtes admissible.

Et pour les nouvelles entreprises, nous avons offert plus de souplesse. Des propriétaires d’entreprises établies récemment nous ont dit : « Et si je ne peux pas faire de comparaison avec l’an dernier parce que mon entreprise n’existait pas l’an dernier? » Dans ce cas, vous pouvez comparer les revenus avec ceux de janvier et de février. Nous avons donc apporté de la souplesse à la subvention. Elle n’a pas pour but de faire peur aux entreprises. Il s’agit en fait de dire : « Écoutez, nous allons couvrir 75 % des salaires, jusqu’à 75 % des salaires allant jusqu’à 58 700 $. Vous serez éligibles si vous avez subi une perte de revenus. »

Donc, si vous n’avez pas subi de perte de revenus, vous n’en avez pas besoin de la même façon que le physiothérapeute qui, de toute évidence, ne peut pas prendre de clients, ou que le café au bout de la rue, qui n’est manifestement pas ouvert. Il s’agit de personnes qui emploient des gens et ne peuvent pas les payer. C’est à cela que sert la subvention salariale. Elle sert à aider les entreprises et les employeurs à payer leurs employés. Et vous savez quoi? Pour ce café, il n’y aura probablement pas beaucoup d’activités. Mais nous savons que l’un des éléments vraiment importants qui aideront une entreprise à s’engager sur la voie de la reprise – lorsqu’il sera sécuritaire de le faire – c’est le fait que l’employeur et ses employés soient ensemble.

C’est pourquoi il est vraiment important que nous offrions la subvention salariale pour que les entreprises restent en activité et que les employés continuent à travailler pour ces entreprises, comme c’était le cas avant la COVID-19, afin que nous puissions traverser la tempête, surmonter les difficultés et en ressortir aussi intacts que possible.

Lisa Bragg :
Oui. Ce qui compte, c’est d’en ressortir intacts et de garder les employés. Et je crois que c’est aussi un soulagement pour les employés d’entendre cela. Les employeurs sont les premiers à y penser, mais je crois que les employés sont contents de savoir que des choses sont mises en place pour nous soutenir si nous en avons besoin. Nous sommes nombreux à essayer de réagir du mieux que nous le pouvons; cette subvention nous donne ainsi la souplesse nécessaire pour évoluer en ce moment. Je parle à beaucoup de gens de la façon dont ils évoluent, alors c’est une bonne chose. Avant que nous ne passions à autre chose, l’un de mes groupes m’a posé une autre question concernant la subvention salariale. Cette question est la suivante : « Est-ce que c’est imposable? La subvention salariale est-elle imposable? »

Mary Ng :
Oui, parce qu’il s’agit toujours d’un revenu gagné. Elle est donc imposable.

Lisa Bragg :
D’accord, très bien. C’est une réponse claire et simple. Une autre question a été soulevée dans l’un de mes groupes d’exploitation. Les polices d’assurance d’entreprise n’accordent généralement que 30 jours de couverture pour inoccupation, et le 15 avril marque la fin de la période de 30 jours pour de nombreuses entreprises canadiennes. Cela s’applique également au contenu des locaux loués. La question est donc la suivante : « Peut-elle demander aux assureurs d’accorder un répit et de prolonger le délai? »

Mary Ng :
Eh bien, l’assurance en tant que secteur et les règles et règlements qui la régissent relèvent en fait de la compétence des provinces. J’ai eu l’occasion d’en discuter avec mon homologue provincial. Je tiens à assurer aux entreprises et aux entrepreneurs que nous collaborons étroitement avec tous les paliers de gouvernement concernant les problèmes qui me sont signalés – même s’ils ne relèvent pas de notre champ de compétence –, car les Canadiens s’attendent à ce que nous le fassions. Alors, c’est ce que nous faisons. On le constate auprès de la vice-première ministre en permanence. Et c’est ce que nous faisons tous. Pour répondre à cette préoccupation particulière, je vais en prendre note et m’assurer que nous y réfléchissons.

Lisa Bragg :
Oui. Ensuite, nous demanderons également des réponses au niveau provincial. Je sais que vous soutenez activement les femmes et que vous aviez l’objectif de doubler le nombre d’entreprises appartenant à des femmes au Canada d’ici 2025. De quelle façon le gouvernement pense-t-il aux femmes propriétaires d’entreprise en ce moment?

Mary Ng :
J’y pense chaque jour, systématiquement. Parce que nous nous engageons véritablement envers les femmes entrepreneures, chefs d’entreprise ou propriétaires d’entreprise. Vous m’avez entendu dire ceci : nous connaissons le rendement économique qu’engendre l’augmentation de la participation des femmes à l’économie. Je fais donc très attention à ce que les femmes entrepreneures reçoivent du soutien pendant cette période. Partout au pays, l’écosystème de l’entrepreneur

Je continue d’écouter les femmes entrepreneures et de travailler avec elles pour m’assurer qu’elles peuvent accéder, par exemple, à l’éventail de mesures de soutien, qu’il s’agisse de la subvention salariale ou du prêt sans intérêt, en veillant à ce qu’elles disposent des renseignements sur la façon dont nous aidons les entreprises à maintenir de faibles coûts. Nous avons reporté les paiements de la TPS et de la TVH, les paiements de tous les droits de douane pour les trois prochains mois, ainsi que la production de la déclaration de revenus et les paiements d’impôt sur le revenu jusqu’au mois d’août de cette année. Nous prenons donc plusieurs mesures.

Nous voulons nous assurer que les femmes entrepreneures le savent, car les femmes entrepreneures et les dirigeantes à qui j’ai parlé travaillent de la maison, où elles doivent aussi s’occuper de leurs enfants. Je comprends et j’entends dire à quel point c’est difficile en ce moment. Nous allons donc continuer à travailler pour nous assurer d’offrir du soutien aux femmes entrepreneures.

Lisa Bragg :
Excellent. C’est en effet difficile, même si vous avez à vos côtés un partenaire qui vous soutient. Si vous faites tout vous-même ou si vous vous chargez d’une grande partie du travail, il est très difficile de diriger une entreprise prospère tout en maintenant la santé et le bien-être de votre famille. C’est un tel défi. Je sais que vous travaillez fort jour et nuit, comme bon nombre d’entre nous, mais les propriétaires d’entreprises prospères doivent aussi regarder vers l’avenir. Nous nous penchons sur la situation actuelle et nous continuons à y revenir, mais nous devons penser à la suite. Dites-moi comment votre équipe commence à penser à l’avenir pour nous tous. Parce que vous voyez des choses et des tendances qui nous attendent. Que voyez-vous? À quoi pensez-vous? Que voit votre équipe et à quoi pense-t-elle?

Mary Ng :
Excellente question. En vérité, nous sommes extrêmement concentrés sur le fait de nous assurer de bien faire les choses et de faire des modifications si nous le pouvons. Nous vivons des circonstances extraordinaires, et nous consacrons tout notre temps à veiller à ce que le soutien offert aux entreprises leur permette de traverser cette période très difficile. Si je réfléchis à la façon dont nous avons établi les mesures de soutien aux entreprises, je constate que nous avons écouté les propriétaires d’entreprise et nous continuons à le faire.

Et je crois que lorsqu’elles seront sur la voie de la reprise, les entreprises communiqueront avec nous également. Je commence déjà à voir, et vous y avez déjà fait allusion, que les propriétaires d’entreprise se posent les questions suivantes : Comment dois-je exercer mes activités dans le contexte de la COVID-19? Comment puis-je continuer à servir mes clients? Comment puis-je continuer à vendre mes produits? Que dois-je faire pour évoluer et m’assurer que mon entreprise – alors que nous nous traversons cette période très difficile et y survivons – se tourne vers l’avenir?

Les entreprises vont communiquer avec moi à ce sujet. Je pense aux formidables fabricants de notre pays; nous avons lancé un appel disant : « Nous avons besoin d’une solution provenant du Canada pour soutenir nos travailleurs de première ligne, nos professionnels de la santé et nos travailleurs essentiels. » Et ils se sont adaptés. Ils se sont réorganisés et font un travail exceptionnel pour fabriquer des respirateurs, des équipements de protection individuelle et des masques. C’est incroyable de voir l’ingéniosité, l’innovation, le travail acharné et les capacités des entreprises canadiennes. C’est ce qui se passe actuellement dans le contexte de la COVID-19. Je vais donc continuer à les écouter.

Bien entendu, nous allons aussi regarder vers l’avenir et commencer à le faire au bon moment. Toutefois, nous devons également aider les gens à traverser cette période extrêmement difficile et nous assurer qu’ils ont ce dont ils ont besoin pour aplatir la courbe. N’oubliez pas que c’est la priorité. La première tâche concerne la COVID-19 et l’aplatissement de la courbe, n’est-ce pas?

Lisa Bragg :
Oui. Effectivement, sans notre bonne santé et celle de tous les autres membres de notre collectivité, il n’est pas possible de faire des affaires. Avez-vous des histoires encourageantes concernant des entrepreneurs à qui vous avez parlé et qui ont vraiment entrepris une évolution rapide et réussie? Un exemple vous vient-il à l’esprit?

Mary Ng :
Oui. Laissez-moi y réfléchir. L’autre jour, j’ai participé à une conférence téléphonique avec un grand nombre d’entreprises des provinces de l’Atlantique. Le secteur agricole et agroalimentaire est très dynamique et il y a une foule de petites entreprises. Ces entreprises travaillent en quelque sorte d’une manière collective pour pouvoir utiliser des plateformes de commerce électronique qu’elles n’ont jamais utilisées auparavant. Elles trouvent des façons de gérer la logistique nécessaire pour offrir leurs services dans les provinces de l’Atlantique, mais aussi pour offrir des produits et des services ailleurs. Il s’agit de faire les choses d’une manière qui tire vraiment parti de ce que sont ces entreprises et de trouver de nouvelles modalités, n’est-ce pas?

Même s’il ne s’agit pas encore de dire « Elles sont parties d’un point A pour arriver à un point B » – rappelez-vous que cela ne fait qu’un mois, et il est difficile de croire qu’un mois seulement a passé –, l’esprit d’entreprise est bien vivant et les gens prennent des mesures concrètes. Et je crois que dans les semaines à venir, nous allons nous assurer de trouver le juste équilibre, de veiller à ce que les gens soient soutenus afin qu’ils puissent prendre soin de leur santé et faire ce qu’ils doivent faire – pour que nous le fassions tous – en suivant les conseils des autorités de la santé publique. Mais en même temps, je crois que nous allons entendre que certains des entrepreneurs ont commencé à réfléchir au chemin que peut prendre leur entreprise pour la suite des choses.

Parce que je crois que les mesures de soutien qui ont été mises en place sont très importantes. J’ai parlé à beaucoup de propriétaires d’entreprise qui m’ont dit : « D’accord, je crois que j’ai… » D’une manière générale, comme je l’ai dit, il y a encore du travail à faire, mais dans l’ensemble, de nombreux propriétaires d’entreprise ont dit : « Vous savez quoi? Je crois que j’ai tous les éléments pour préparer quelque chose qui me permettra de traverser cette période. » Et je pense qu’une fois ces éléments de base gérés, ces mêmes propriétaires d’entreprise vont aussi se demander : « Bon, maintenant, que dois-je faire? Maintenant, comment puis-je m’en sortir et aller plus loin? Et comment puis-je m’y préparer? », et ainsi de suite.

Lisa Bragg :
Je crois que ce sont des questions qui se posent dans beaucoup d’entreprises : « Est-ce que ça va? Est-ce que tout le monde est en sécurité? Puis, réfléchissons à la suite des choses. Non, nous devons nous recentrer sur la sécurité. » Nous revenons donc à la situation actuelle, en réfléchissant un peu aux prochaines étapes, puis nous revenons de nouveau au présent. Nous pourrions donc continuer à faire avancer un peu les choses. C’est le cas pour certains de mes groupes; nous sommes quatre dans cette très grande organisation à avoir communiqué et à avoir dit : « Il y a des chevauchements. Nous sommes en quelque sorte des concurrents, mais nous générons tellement de synergies formidables que si nous unissions nos efforts, nous pourrions faire quelque chose, transmettre des connaissances aux gens, les donner gratuitement et agir en tant que leaders et qu’aidants en cette période. Et nous allons tous participer et nous élever grâce à cela. » Je crois que c’est ce qui est vraiment intéressant dans votre histoire : les gens travaillent ensemble pour trouver des façons d’améliorer les choses pour tout le monde. Et c’est ce qui est positif.

Mary Ng :
Et nous nous réunissons, n’est-ce pas? Comme je l’ai dit, je participe à beaucoup de séances de questions et réponses, de webinaires et de conférences téléphoniques. Mon service tient des séances d’écoute quotidiennes avec des entreprises partout au pays, ainsi qu’avec des associations comme les chambres de commerce et d’autres associations qui représentent des entreprises. Nous nous assurons d’être à l’écoute et d’être vraiment en mesure de comprendre les choses de leur point de vue. C’est ce que nous allons continuer à faire.

Lisa Bragg :
Ma question va être prématurée, car je sais que nous commentons encore la situation actuelle, mais je vais vous la poser parce que je suis une entrepreneure et que je suis toujours tournée vers l’avenir. L’économie mondiale a été touchée. Selon vous, dans quelle situation le Canada va-t-il se retrouver? Vous aurez probablement une réponse qui ne concerne que le court terme, mais si vous pouviez nous donner des éléments concernant le court terme, le long terme, alors que le monde fait face à cette pandémie. Avez-vous des commentaires à ce sujet?

Mary Ng :
Eh bien, j’ai rencontré les ministres du commerce du G20 il y a à peine une semaine et nous nous sommes engagés à garder nos chaînes d’approvisionnement ouvertes, en particulier en ce qui concerne les fournitures et les services médicaux essentiels, les produits agricoles essentiels, les biens et services essentiels et le personnel de la santé, et à veiller à garder nos frontières ouvertes au commerce dans cette optique. Nous avons donc publié une déclaration ministérielle pour nous engager à faire en sorte que ces chaînes d’approvisionnement demeurent ouvertes et que les investissements continuent d’être intéressants pour le Canada. Avant tout cela, l’économie canadienne était en très bonne position. Vous avez entendu le ministre des Finances s’exprimer à ce sujet, et tout ce que nous mettons en place vise vraiment à créer une résilience au sein de la communauté d’affaires canadienne. C’est très important, car je suis ministre du Commerce international et il s’agit d’aider nos entreprises à croître, mais à croître dans ces marchés à l’échelle internationale.

Nous faisons tous face à la pandémie mondiale en ce moment, alors nous sommes sensibles à ce que nous vivons. Mais en même temps, il faut s’assurer que ces chaînes d’approvisionnement restent ouvertes et continuer à faire le travail que nous faisons pour les entreprises lorsque les occasions sont bonnes. Autrement dit, mon travail ne s’est pas arrêté, il a juste pris une autre forme pour le moment. D’ailleurs, mon bureau m’appelle, car je dois participer à un autre balado…

Lisa Bragg :
D’accord. Un dernier mot alors.

Mary Ng :
Bien sûr.

Lisa Bragg :
Vous avez parlé de résilience. Avez-vous des commentaires à faire aux Canadiens, en particulier aux femmes entrepreneures canadiennes, au sujet de la résilience? Parce que je crois que c’est vraiment ce dont nous avons besoin en ce moment. Qu’en pensez-vous?

Mary Ng :
Oui. Vous savez quoi? Continuez à faire preuve de résilience. Sachez que nous sommes avec vous. Je suis à l’écoute. Vous pouvez communiquer avec moi et avec notre gouvernement. Nous allons continuer à vous écouter et à travailler ensemble. Nous allons surmonter cette épreuve. Le Canada fait preuve d’une grande résilience. C’est vraiment incroyable. Malgré les défis, les difficultés et la frustration, nous surmonterons cette épreuve. Nous le ferons. Et nous en sortirons plus forts. Mais nous devrons tous participer. Je tiens à remercier tout le monde, car les efforts déployés pour assurer notre sécurité exigent notre collaboration à tous, ensemble. Je tiens donc d’abord et avant tout à remercier les gens pour cela. Nous nous en sortirons ensemble.

Lisa Bragg :
C’est ce qui conclut cet épisode d’Audacieu(se), qui vous a été présenté par BMOpourElles. Aujourd’hui, notre invitée était la députée Mary Ng, ministre de la Petite Entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international. Ici Lisa Bragg. Si vous avez aimé cet épisode, veuillez vous abonner, partager l’épisode et l’évaluer. Merci à l’équipe de production de MediaFace, y compris à notre productrice, Sarah Senior. Merci d’avoir été à l’écoute. Prenez soin de vous.

 

À propos du balado :
Présenté par BMOpourElles et animé par la journaliste et entrepreneure primée Lisa Bragg, Audacieu(se) propose des entretiens qui suscitent la réflexion et qui incitent les auditeurs à prendre des décisions audacieuses, dans la vie comme en affaires.